L’Apur fête ses 50 ans les 17 et 18 novembre

Une série de débats à la fois rétrospectifs et prospectifs se tiendront au Pavillon de l’Arsenal à l’occasion des 50 ans de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Une exposition en ligne compilera un demi-siècle de travaux, cartes, études divers.

L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), créé en 1967 en même temps que de nombreuses agences d’urbanisme en France, fêtera ses 50 ans les 17 et 18 novembre 2017. Deux journées d’échanges et de réflexions, rétrospectives mais aussi prospectives, intitulées : 1967 / 2017 / 2067 S’imaginer Paris et le Grand Paris.

Le 17 novembre, Saskia Sassen (Columbia university) et Richard Sennett (LES London) ouvriront une matinée animée par Dominique Alba, directrice de l’Apur, et Carlos Moreno, professeur. N. Détrie (Yes we camp), P. Doutreligne (Uniopss), G. Ferone (Casabee), C. Fleury (American university of Paris), M.-V. Le Barzic (Numa), B. Marzloff (Chronos), E. Pinault (C40), C. Ratti (MIT), B. Stiegler (IRI) et M. Thiercelin (Or Bleu) interviendront. Avant un échange avec Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé notamment de l’urbanisme.

Extrait du Bulletin municipal officiel relatant les débats de la séance du 3 juillet 1967. © Apur

L’après-midi, de nombreux intervenants débattront sur une série de thèmes : La métropole ressource, que pouvons-nous produire ? La métropole « post » voiture, comment fait-on ? Quels services, quels espaces avec nos 360 millions de m2 ? La métropole apprenante, quelles (r)évolutions ? 7 millions de métropolitains, et moi, et moi, et les autres ? Avant une séquence de restitution de ces travaux.

Le samedi 18 novembre, de 10 à 13h, une série de conférences s’enchaîneront sur le thème de Paris et du Grand Paris. Par périodes successives :

  • 1967 / 1983 : Une nouvelle vision pour Paris, avec Léonor Coutinho et Jean-Louis Subileau
  • 1983 / 2001 : Le retour de la ville, avec Christiane Blancot, François Grether et Nathan Starkman
  • 2001 / 2024 : La ville durable, l’ambition olympique, avec Dominique Alba et Patricia Pelloux
  • 2024 / 2067 : L’avenir métropolitain, avec Jean-Louis Missika et Carlos Moreno.

Samedi 18 après-midi, quatre promenades urbaines parisiennes et métropolitaines seront proposées. Dans quelques jours, une exposition en ligne compilera un demi-siècle de travaux, cartes, études de l’Apur. 5 périodes, 50 événements et 10 000 pages d’archives seront ainsi rendus publics.

La carte de l'Apur permet d'afficher simplement les éléments des monographies sur les quartiers de gare.

L’Apur participe à la réalisation des monographies des quartiers de gare du Grand Paris express.

Une exposition en ligne en 5 périodes

Textes d’introduction des 5 périodes :

1967-1977 le retour de la ville

« A la fin des années 1960, la politique de rénovation menée dans le cadre des principes du mouvement « moderne » est très mal vécue par la population, les reconstructions ne suivent pas. Il faut élaborer une nouvelle stratégie urbaine, plus réaliste, moins coûteuse et socialement acceptable, rappelle l’Apur. Créé en juillet 1967, l’Atelier va inventer un outil technique nouveau, pluridisciplinaire et transversal : l’agence d’urbanisme pour tous. Il propose une vision qui construit l’avenir à partir de la ville existante et de ses habitants : arrêt des autoroutes urbaines et notamment de l’axe nord-sud qui devait remplacer le canal Saint-Martin, revalorisation de l’existant, mise en place de bases de données informatisées sur le logement, la population et l’économie, inconnues jusqu’alors. Une vision concrétisée dans le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (Sdau) et le plan d’occupation des sols (POS) de Paris, tous deux votés en 1977. »

1977-1987 la réinvention du projet

« Avec l’adoption du POS et du Sdau débute une nouvelle manière de fabriquer les projets. La Ville est réhabilitée, l’architecture et l’urbanisme haussmanniens reconsidérés par l’Apur. Place au nouveau Paris ! L’Apur dessine, réinvente les îlots, les cours, les rues, les places et les jardins, prépare des terrains pour les grands projets présidentiels, organise les concours pour les grands parcs et les promenades et engage le plan programme de l’est parisien destiné à rééquilibrer le niveau d’équipements de Paris. »

L’Apur quittera le boulevard Morland pour l’avenue Mendès-France en janvier 2018. © Jgp

1987-1997 La reconquête

« Après cette longue période de rénovation urbaine, qui a vu près du quart de Paris rebâti en 30 ans, l’Apur engage un travail de reconquête autour des quartiers de faubourgs qui voient leurs activités artisanales péricliter, les promoteurs prospecter et une nouvelle population plus jeune arriver. Stopper la toute-puissance de la voiture dans Paris, rendre les quartiers tranquilles, reconquérir et embellir les espaces publics, introduire le vélo et aider les bus à circuler, inventer une nouvelle manière de vivre en ville, réutiliser les bâtiments en déshérence… Tout cela se traduit par l’invention d’une multitude de projets au cœur des quartiers les plus patrimoniaux et les plus anciens. »

1997-2007 Solidarité et environnement, les nouveaux cadres

« Les années 2000 transforment les cadres réglementaires et introduisent des règles liées à la solidarité et à l’environnement. L’Apur va créer plusieurs observatoires appuyés sur des bases de données riches de 30 ans de travail et permet ainsi de déployer efficacement des politiques nouvelles : résorption de l’insalubrité, familles, commerces, petite enfance, mais aussi la transformation de l’espace public, l’installation de Vélib’ et l’engagement du premier plan climat avec un cadastre solaire, ainsi que la trame verte et bleue. Le POS de 1977 laisse place au PLU (plan local d’urbanisme), de 2006, qui consolide l’approche sociétale de la ville. Paris participe à la politique de la ville et engage plusieurs programmes de requalification urbaine. L’ouverture politique vers la banlieue favorise les travaux d’interface de part et d’autre du boulevard périphérique. »

2007-2017 Vers la métropole durable

« Dès 2008, l’Apur change d’échelle ; les plans, les bases de données, les études, les projets, les enjeux, tout se déploie à l’échelle de la petite couronne qui deviendra en 2016 la métropole du Grand Paris. Une décision politique qui fait suite à la consultation internationale du Grand Paris et au lancement du réseau du Grand Paris express. Au-delà du changement d’échelle, l’Atelier engage des travaux autour de la ville invisible. Le territoire est désormais étudié au prisme du changement climatique, de la capacité à innover dans ses usages, des nouveaux modes de déplacement et des services rendus possibles par le numérique. »

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