JO 2024 : Le partenariat Paris-Seine-Saint-Denis s’expose au Simi

Stéphane Troussel, Patrick Braouezec, Vincent Capo-Canellas, Jean-Louis Missika et Sébastien Moreau ont décrit les atouts que représente la Seine-Saint-Denis pour la candidature de Paris aux JO de 2024. Et vice-versa.

Qui aurait prédit, il y a seulement quelques années, que la Seine-Saint-Denis serait présentée comme un des atouts majeurs de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques de 2024 ? C’est pourtant ce qu’il se passe, comme l’ont rappelé tour à tour les différents intervenants de la conférence qui a rassemblé les principaux acteurs du dossier, mercredi 30 novembre 2016, en ouverture du Simi. Sébastien Moreau, responsable des relations institutionnelles du comité de candidature Paris 2024* a rappelé le calendrier du projet : remise du 3e et dernier dossier technique le 13 février prochain, séjour de deux semaines à Paris de la mission d’évaluation du CIO en mai, rapport aux membres du CIO en juillet 2017 sur les différentes candidatures, pour une décision finale le 13 septembre prochain à Lima. Les différents intervenants ont souligné l’usage massif des sites sportifs franciliens préexistants.

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Sébastien Moreau, responsable des relations institutionnelles du comité de candidature Paris 2024, a rappelé le calendrier de la candidature française. © Jgp

Un recours à l’existant encouragé par le CIO, soucieux de sobriété financière et énergétique. La Seine-Saint-Denis, qui accueillera la totalité des sites nouveaux, contribue à nourrir le storytelling de la candidature parisienne : c’est le département le plus jeune de France, un de ceux qui profitera à plein du nouveau réseau de transport, là encore sans que le moindre kilomètre de voies ferrées dédiées au JO ne pèse sur le financement de l’opération. Les intervenants ont insisté également sur la compacité de la candidature française, regroupée autour de deux axes majeurs, parisien d’une part, dionysien d’autre part. Le recours à des sites hérités de la candidature française de 2012, à l’instar du vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines est également mis en avant.

Le 9-3, moteur du storytelling

« Pendant longtemps, on s’est senti un peu seul à affirmer que l’avenir de l’Ile-de-France et du Grand Paris se jouait en Seine-Saint-Denis, a souligné Stéphane Troussel, lors de ce rendez-vous animé par la directrice de Plaine commune développement, Catherine Léger. La Seine-Saint-Denis est un territoire majeur, indispensable pour raconter une histoire autour de cette candidature », a-t-il ajouté. Le président du 9-3 a rappelé au passage les importantes réserves foncières du département.

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« Pendant longtemps, on s’est senti un peu seul à affirmer que l’avenir de l’Ile-de-France et du Grand Paris se jouait en Seine-Saint-Denis, a souligné Stéphane Troussel. © Jgp

Il a indiqué, en outre, que les JO constitueraient une bonne occasion pour rééquilibrer un développement qui a surtout concerné, au cours des dernières années, l’ouest du territoire, autour du Stade de France. Tous les intervenants ont martelé la pertinence d’une candidature française qui ne produirait aucun éléphant blanc, l’héritage de la quinzaine olympique étant une préoccupation constante des promoteurs de ce dossier.

Le président de la Seine-Saint-Denis a cité les 68 millions d’euros investis par le département dans ce cadre pour participer notamment au financement de la piscine de waterpolo. Le maire du Bourget, Vincent Capo-Canellas, a salué la mobilisation collective sur ce dossier, citant la venue récente de Manuel Valls au Bourget. La commune accueillerait, si la candidature de la France est retenue, quelque 20 000 journalistes dans le centre des médias, implanté sur le site qui a accueilli la COP 21 à l’automne dernier. Dugny-Le Bourget accueillerait également le cluster olympique. Les agences TVK et Devillers travaillent sur ces projets.

Une candidature Grand Paris

Patrick Braouezec a souligné les efforts fournis dès à présent pour que la candidature des JO ne freine pas les opérations d’aménagement en cours, insistant sur la bonne intégration des projets liés aux JO à ceux préexistants. Le village olympique qui serait bâti à côté de la cité du cinéma accueillerait 17 000 lits, soit 2 200 logements familiaux, ainsi que de futurs locaux d’activité et de bureaux.

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« Il faut que cet évènement soit un levier pour l’emploi sur le territoire », a indiqué le président de Plaine commune. © Jgp

« Il faut que cet évènement soit un levier pour l’emploi sur le territoire », a indiqué le président de Plaine commune, qui a confié à Dominique Perrault une mission de définition de la forme que pourrait prendre le village olympique.

Enfin, Jean-Louis Missika a souligné que cette candidature était résolument celle du Grand Paris, le partenariat entre la capitale et la Seine-Saint-Denis étant venu « tout à fait naturellement ». « Le Grand Paris n’est pas seulement un périmètre mais une communauté de destin », a déclaré l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme et aux grands projets. Jean-Louis Missika a affirmé la nécessité de faire tomber la barrière du périphérique, « frontière géographique mais aussi symbolique, sociologique, psychologique ». Il a décrit l’importance de la Seine et des canaux, éléments de liaison des différents sites. Il a plaidé pour que la « nécessaire transformation de la Porte de la Chapelle, complexe et coûteuse, soit intégrée au projet ».

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« Le Grand Paris n’est pas seulement un périmètre mais une communauté de destin », a déclaré l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme et aux grands projets.© Jgp

* Le comité de candidature Paris 2024 est un GIP qui rassemble les comités internationaux olympique et paralympique, l’Etat, Paris, la Région et l’ensemble des collectivités territoriales concernées.

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