E. Benbassa : « Face aux migrants, l’Etat doit prendre ses responsabilités »

Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris, est allée, lundi 8 avril 2019, avec une délégation d’élus, à la rencontre des migrants, boulevard Macdonald, dans le 19e arrondissement de Paris. L’occasion de dénoncer le manque de solutions apportées par l’État face à ces campements qui se recomposent sans cesse.

Des élus de gauche et écologistes emmenés par la sénatrice (EELV) Esther Benbassa se sont rendus lundi 8 avril 2019  dans des campements de migrants du nord-est parisien, afin de dénoncer ce qu’ils nomment « l’inaction de l’Etat ».

Sur le site, Afghans, Ethiopiens, Yéménites, Erythréens entre autres ont échangé avec la délégation d’élus, décrivant notamment leurs différentes situations administratives. Certains sont des « Dublinés », enregistrés dans un autre pays de l’Union et donc censés s’y rendre pour que leurs demandes y soient traitées. D’autres sont en situation régulière et disposent de leur carte de séjour, mais se trouvent dans l’impossibilité d’accéder à une place dans un centre d’hébergement et encore moins de s’acquitter d’un loyer.

Esther Benbassa, boulevard Macdonald, lundi 8 avril 2019. © Jgp

Pour Esther Benbassa, cette crise est celle de l’accueil. © Jgp

Le déplacement des élus a également été l’occasion de saluer le travail essentiel des associations. © Jgp

Julien Bayou, conseiller régional d’Ile-de-France et porte-parole d’Europe écologie-Les Verts (EELV), juge primordial de rendre visible le problème en se rendant sur place et en « pointant l’inaction et le double discours de l’Etat ».  « La ville a des moyens, elle peut faire plus, mais c’est l’Etat qui bloque et refuse l’accueil inconditionnel de toute personne, quelle que soit sa nationalité, ou le fait qu’il s’agisse ou non de demandeurs d’asile. Ce que nous voyons aujourd’hui est indécent, indigne. Ce n’est même pas une question de morale, il s’agit simplement d’une question d’accueil que nous devons organiser. Le logement doit primer sur les logiques de spéculation à Paris et ailleurs », déplore l’élu écologiste.

Une crise de l’accueil

Pour Esther Benbassa, cette crise est celle de l’accueil. « La crise des migrants est celle de notre égoïsme », avait résumé Eva Joly l’an dernier, lors d’une semblable visite. La sénatrice entend « envoyer un message d’urgence à l’État pour qu’il prenne ses responsabilités ». Elsa Faucillon, députée (PCF) des Hauts-de-Seine, la rejoint dans ses propos, remerciant au passage les associations qui, selon elle, « font le travail de l’État » et qui, en plus,« subissent des attaques politiques ».

« A Paris, nous travaillons beaucoup avec les associations pour qu’elles puissent apporter de l’aide aux personnes qui résident dans ces campements, a indiqué Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris. Nous soutenons notamment l’action d’Emmaüs, des Restos du Cœur, de France Terre d’Asile, entre autres, depuis des années, a-t-elle ajouté, Mais la compétence relève de l’Etat et nous lui demandons d’assumer pleinement ses responsabilités ».

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