Michel Cadot visite le nouveau centre d’hébergement d’urgence du boulevard Ney

A l’occasion de la visite d’un nouveau centre d’hébergement, boulevard Ney, le mardi 2 avril 2019, le préfet de région, préfet de Paris, Michel Cadot a rappelé les mesures de l’État en faveur de l’hébergement d’urgence, appelant à une meilleure coopération entre les institutions. L’occasion aussi de dresser un bilan de l’hiver.

En cette fin de trêve hivernale, le préfet Cadot s’est rendu au nouveau centre d’hébergement du boulevard Ney (Paris 18e arr.) qui compte parmi les 2 200 places d’hébergement pérenne d’Ile-de-France (6 000 dans toute la France) annoncées par le ministre du Logement, Julien Denormandie, en mars dernier. Le site, géré par l’association Alteralia, a la capacité d’accueillir 120 personnes et la quasi-totalité des places sont occupées (113).

Isabelle Rougier (Drihl) et Michel Cadot. © Jgp

Une des chambres du centre d’hébergement du boulevard Ney. © Jgp

Le centre, qui se trouve près de Porte de la Chapelle, est logé dans un immeuble appartenant à la SNCF qui sera démoli dans quatre ans. L’État, avec l’aide de la direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL), a négocié son exploitation pendant cette durée et assurera le financement de l’accompagnement social des personnes hébergées.

8 000 personnes à la rue

Les différentes associations d’aide aux démunis estiment à 8 000 le nombre de personnes à la rue dans la Capitale. Ce phénomène s’aggrave avec un flux de migrants de plus en plus important et les expulsions locatives qui sont estimées à 6 000 par an. Selon le décompte réalisé le 29 mars par France Terre d’asile (FTDA), entre 750 et 1 500 personnes dorment dehors au nord de la Capitale.

Face aux tensions sur le marché locatif social, l’action seule de l’Etat n’est pas suffisante, a souligné le préfet. Il a insisté sur l’importance d’une production de logements sociaux accessibles aux personnes de faibles revenus. « Vous savez bien qu’à Paris, le coût du foncier et le prix de l’immobilier sont tels que nous avons la plus grande peine à produire du logement, a-t-il fait valoir. Il faut inscrire notre action dans une logique de maîtrise foncière, qui est aussi une logique de contrôle des loyers, mais pas seulement. C’est un sujet extrêmement compliqué et qui se gère à l’échelle de l’Ile-de-France et bien entendu dans une logique nationale » a-t-il ajouté.

« Le logement pérenne constitue la solution au désengorgement des structures d’hébergement », a indiqué Christophe Auger, délégué général de l’association Alteralia. Mon défi, c’est de veiller à ce qu’il y ait d’autres solutions semblables à ce centre. » Tant Michel Cadot que Christophe Auger s’accordent sur le fait que l’accompagnement personnalisé est également indispensable pour accélérer la sortie des personnes des centres et permettre ainsi à d’autres personnes d’en bénéficier.

Le préfet a souligné les efforts déjà effectués par l’affectation de logement social gérée en partenariat avec la Drihl. « La quasi-totalité de notre production de logement social est réservée précisément à la fluidité en sortie de centres d’hébergement de façon à créer cette mobilité», a-t-il souligné.

Un travail à l’échelle nationale à renforcer

Michel Cadot indique travailler avec Anne Hidalgo sur ces sujets mais insiste sur le fait qu’il faut aussi œuvrer main dans la main avec les autres maires et dirigeants des collectivités territoriales. « Aujourd’hui, le sujet ne peut pas être réglé dans une ville isolée, qui est la capitale d’un grand pays et qui est une grande métropole ouverte sur le monde. Des flux migratoires importants arrivent chaque semaine à Paris, et la répartition de ces flux ne peut se faire qu’à l’échelle nationale. »

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