Les 40 ans très œcuméniques du Syctom

Corentin Duprey a célébré lundi 27 mai les 40 ans du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets, par un discours saluant sa gouvernance partagée. Un anniversaire fêté à la Communale de Saint-Ouen, nouveau lieu situé au cœur du quartier des Docks, bondé pour l’occasion.

C’est à la Communale de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) que le Syctom avait choisi de fêter ses 40 ans lundi 27 mai 2024. Soit à deux pas de l’Etoile verte, l’une de ses trois unités de valorisation énergétique, comme l’a rappelé Corentin Duprey, président de l’agence métropolitaine des déchets.

Dans cette immense halle de 7 500 m2, ancienne usine d’Alstom transformée par le groupe Frey au cœur du quartier des Docks et opérée par la Lune rousse, qui gère aussi Ground control à Paris (12e arr.), l’élu dionysien, accueilli par la maire audonien Karim Bouamrane, a rendu hommage à l’ensemble de ses prédécesseurs. Il a cité notamment Hervé Marseille et Eric Cesari, excusés, et a invité, à la fin de son allocution, Philippe Dominati (président jusqu’en 2001), François Dagnaud (2001-2014) et Jacques Gauthier (2017-2020) à monter sur scène.

Karim Bouamrane, Corentin Duprey, Philippe Dominati, Jacques Gauthier et François Dagnaud. © Jgp

Corentin Duprey. © Jgp

En présence des élus du territoire Stéphane Troussel ou Mathieu Hanotin, le vice-président de Plaine Commune n’a pas manqué de rendre également hommage à ses pairs, les présidents du Siaap François-Marie Didier, du Sedif André Santini, ou du Sigeif Jean-Jacques Guillet, sans oublier Sénéo, le Sipperec ou Seine Grands Lacs, alors que l’ensemble de ces entités se retrouvent ce mardi 28 mai à la Porte de Versailles, au Salon des maires d’Ile-de-France.

Il a rappelé que la loi NOTRe du 7 août 2015 créant la métropole du Grand Paris et les établissements publics territoriaux (EPT) avait fait évoluer la gouvernance du Syctom, au sein duquel les Territoires sont désormais compétents en matière de « gestion des déchets ménagers et assimilés » à la place des communes. Corentin Duprey a salué également l’engagement des agents du syndicat intercommunal, au service de près de six millions d’habitants.

Changement de paradigme

Il a retracé brièvement l’histoire de l’institution, premier opérateur public de déchets d’Europe. « Le Syctom est né de la volonté commune de la ville de Paris, du Syelom des Hauts-de-Seine et du Sitom 93 en Seine-Saint-Denis auxquels se sont associés, dès la première heure, 16 communes du Val-de-Marne, incarnant un changement de paradigme avec une volonté de mutualisation et un nouveau système de gestion et traitement des déchets ».

Corentin Duprey s’est félicité de la réduction du taux d’enfouissement des déchets passé en 20 ans de plus de 400 000 tonnes à moins de 100 000 tonnes. « Nous avons un taux six fois inférieur à la moyenne nationale et l’objectif que nous visons est le zéro déchet valorisable enfoui », a-t-il indiqué. Il a rappelé également que « les usines du Syctom étaient uniques au monde car totalement insérées dans l’espace urbain ».

Corentin Duprey a évoqué l’actualité du Syctom, dont le projet de reconstruction du site de Romainville-Bobigny, qui est désormais lancé. Il a cité la nouvelle Unité de valorisation énergétique (UVE) d’Ivry, en cours de construction et qui devrait être achevée prochainement.

« Je voudrais tordre le cou à l’idée que le Syctom aurait un intérêt à ce qu’il y ait toujours plus de déchets… Ce n’est ni le cas, ni la volonté de notre syndicat qui est l’émanation de ses collectivités membres. Au contraire, le Syctom assume, via les politiques de prévention et de sensibilisation devenues des priorités au regard de l’urgence climatique, d’agir pour réduire le volume des déchets. C’est en effet le moyen le plus efficace de répondre aux défis qui sont les nôtres : changement climatique, perte de biodiversité et pénurie de ressources naturelles ».

La Communale de Saint-Ouen était bondée pour l’occasion. © Jgp

De nombreux élus et opérateurs étaient présents. © Jgp

Corentin Duprey a rappelé que l’agence avait récemment décidé de passer l’ensemble de ses marchés d’exploitation en Semop (SEM à opération unique). « Cet outil nous permettra de reprendre la main sur nos sites y compris financièrement en ayant un plus grand contrôle sur l’opérateur privé et un accès privilégié à l’information ; mais aussi de faire un pas de plus vers ce qui doit être un pilier stratégique de notre vision : être un outil de souveraineté énergétique et de transformation écologique des territoires », a-t-il affirmé.

Accord avec la CPCU

« C’est également dans cet état d’esprit que nous avons mené les négociations avec la ville de Paris et la CPCU concernant le contrat centenaire de fourniture de chaleur au réseau parisien, a-t-il déclaré. Et nous pouvons nous satisfaire des accords auxquels nous avons abouti qui permettent de sécuriser le Syctom notamment par une augmentation et une pérennisation de ses recettes bénéficiant à l’ensemble des territoires, ceux disposant d’un réseau de chaleur mais les autres aussi ».

Enfin, il a cité le projet de biométhanisation, conduit par le Syctom et le Sigeif dans le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), « qui verra la naissance d’une unité de méthanisation qui traitera jusqu’à 50 000 tonnes de déchets alimentaires par an et qui produira du gaz vert à partir des biodéchets ».

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