Julien Beller (6B) concevra l’un des deux camps humanitaires annoncés par Paris

Anne Hidalgo a présenté mardi 6 septembre 2016 les deux camps humanitaires que la ville ouvrira, l’un dès octobre, boulevard Ney dans le 18° arrondissement, l’autre à Ivry-sur-Seine, sur le site d’une ancienne usine d’Eau de Paris, avant la fin de l’année. Julien Beller, figure emblématique du 6B, concevra le premier.

« C’est une responsabilité humanitaire de la ville. Il faut inventer de nouveaux dispositifs d’accueil pour remédier à la situation de saturation actuelle», a fait valoir Anne Hidalgo, maire de Paris, mardi 6 septembre 2016, en présentant les deux camps humanitaires pour l’accueil des migrants que la ville va créer.

Emmanuelle Cosse, Anne Hidalgo, Philippe Bouyssou et Eric Lejoindre (de gauche à droite) © Paris.

Emmanuelle Cosse, Anne Hidalgo, Philippe Bouyssou et Eric Lejoindre (de gauche à droite). © Paris.

L’un, réservé à l’accueil des hommes seuls, sera situé sur le boulevard Ney (18e arr.), près de la porte de la Chapelle sur une ancienne friche de la SNCF et devrait ouvrir à la mi-octobre. Géré par l’association Emmaüs Solidarité, il comptera 400 places. Une capacité d’accueil portée à 600 d’ici la fin de l’année, indique la Ville. C’est Julien Beller, architecte, figure emblématique du 6B à Saint-Denis, lieu de création et de diffusion, qui le dessinera.

Julien Beller, 6B, L’Arche en L’île, loger autrement grâce à l’habitat participatif et groupé

Julien Beller, 6B. © Jgp

L’autre camps présenté le 6 septembre par Anne Hidalgo sera installé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et destiné à l’accueil des femmes isolées et des familles. « Nous agissons avec humanité et c’est notre devoir, a estimé la maire de Paris. Il nous fallait inventer de nouveaux dispositifs face à une situation de saturation des lieux d’accueil. »

Accueil de jour

Boulevard Ney, un accueil de jour, installé dans une bulle gonflable de huit mètres de haut permettra une pré-évaluation par les travailleurs sociaux d’Emmaüs Solidarité et l’Ofii (Office français d’immigration et d’intégration). Le centre intégrera un pôle de soins et permettra l’hébergement des migrants pour quelques jours, le temps que des places soient disponibles dans les structures dédiées. L’hébergement se fera dans un bâtiment divisé en huit îlots, avec des chambres en bois préfabriqué de quatre personnes. L’accueil y sera inconditionnel : chaque personne bénéficiera d’une évaluation sociale, avant d’être orientée vers un lieu d’hébergement. Repas, kits d’hygiène et vêtements seront fournis.

La configuration du camp, boulevard Ney. A droite, la bulle du pôle accueil. © Paris.

La configuration du camp, boulevard Ney. A droite, la bulle du pôle accueil. © Paris.

Un pôle transport permettra également le déplacement des migrants vers les lieux d’hébergement gérés par l’Etat. Le camp sera aménagé grâce à des structures modulaires. Le photographe JR accompagnera la vie du camp par une intervention artistique, a annoncé également la maire de Paris.

Un second centre à Ivry-sur-Seine

A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le second centre, qui accueillera les femmes isolées et les familles, sera installé sur une ancienne usine d’Eau de Paris. « Il sera opérationnel d’ici à la fin de l’année et pourra recevoir 350 personnes. En attendant son ouverture, un dispositif d’accueil sera disponible sur le camp humanitaire du boulevard Ney », indique la mairie de Paris.

L’investissement sur le centre de la Chapelle est de 6,5 millions d’euros, financé à 80 % par la Ville et 20 % par l’Etat. Le budget de fonctionnement prévu est de 8,6 millions d’euros annuels, dont 7,24 millions à la charge de l’Etat. « Depuis 2015, plus de 15 000 migrants présents sur le territoire parisien ont été mis à l’abri, grâce à la mobilisation des associations, de la ville de Paris et de la préfecture de région d’Île-de-France », indique la municipalité.

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