Hébergement des migrants : une compétence déjà métropolitaine

Seuls 8 des 21 centres d’hébergement provisoires mis en place par l’Etat face à l’afflux de migrants dans la capitale sont situés à Paris. La gestion de la crise migratoire actuelle relève d’ores et déjà du périmètre métropolitain. La loi NOTRe confèrera à la métropole des compétences de planification en la matière, et ce dès 2016.

« Sur les 21 centres d’hébergement d’urgence mis en place depuis le début de la crise, 8 seulement sont à Paris. La question est déjà traitée sur un périmètre qui va bien au delà des frontières de Paris », soulignait Sophie Brocas, préfète de Paris, secrétaire générale de la préfecture d’Ile-de-France, en visitant mercredi 5 août 2015 le centre d’hébergement pour migrants ouvert il y a quelques jours au 47 rue Raymond Losserand, derrière la gare Montparnasse, dans le 14e arrondissement de Paris. « La métropole du Grand Paris exercera avant tout, sur ces questions, des compétences de planification », ajoutait la préfète.

Sophie Brocas et Bruno Julliard lors de la visite du centre d'hébergement de la rue Losserand, le 5 août 2015.©Jp

Sophie Brocas et Bruno Julliard lors de la visite du centre d’hébergement de la rue Losserand, le 5 août 2015. ©Jp

La loi NOTRe prévoit, en effet, que « la métropole du Grand Paris élabore un plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement ». Compatible avec le schéma directeur de la région d’Ile-de-France et prenant en compte le schéma régional de l’habitat et de l’hébergement en Ile-de-France, ce plan comportera une programmation pluriannuelle de réalisation et de rénovation de places d’accueil et de services associés en faveur de l’insertion des personnes sans domicile fixe et des populations les plus fragilisées », prévoit la loi. Ce plan devra répondre aux objectifs régionaux fixés par l’Etat, et sera soumis pour avis aux communes et aux conseils de territoires, ainsi qu’au comité régional de l’habitat et de l’hébergement.

Une action en trois temps

En visitant le centre de la rue Losserand, en compagnie de Bruno Julliard, premier adjoint de la mairie de Paris, propriétaire des lieux, la représentante de l’Etat rappelait l’action des pouvoirs publics face à l’afflux de migrants et après les « opérations humanitaires » de démantèlement de leurs camps de fortune, dont celui du boulevard de la Chapelle.

Un plan en trois temps : leur donner une adresse, fixer avec eux un rendez-vous à la préfecture de police, puis instruire les demandes d’asile. Le cas échéant, une fois la demande d’asile accordée, ces migrants sont invités à rejoindre un dispositif national prévu à leur endroit. En attendant, les migrants sont nourris et logés. Impossible d’en connaître le nombre, « puisque l’Etat ne procède à aucun fichage », a souligné Sophie Brocas.

1 300 migrants suivis

Représentant la mairie de Paris, Bruno Julliard a insisté sur « le devoir de trouver une solution humanitaire au drame de ces migrants fuyant les conflits ou l’arbitraire des dictatures qui sévissent dans leur pays d’origine ».

Bruno Julliard s'entretient avec des migrants lors de la visite du centre d'hébergement de la rue Losserand, le 5 août 2015.©Jp

Bruno Julliard s’entretient avec des migrants lors de la visite du centre d’hébergement de la rue Losserand, le 5 août 2015. ©Jp

Le préfet de région Ile-de-France, préfet de Paris, rappelle, par ailleurs, tous les efforts entrepris dans le cadre du plan gouvernemental présenté au Conseil des ministres du 17 juin dernier, qui ont conduit, selon la préfecture, « à proposer un hébergement digne, décent, ainsi qu’un suivi administratif personnalisé à près de 1 300 migrants ».

La préfecture dénonce à nouveau « toutes les manipulations visant à entraver cette exceptionnelle mobilisation au quotidien des agents de l’Etat, de la ville de Paris, et des associations gestionnaires des centres d’hébergement ». Elle condamne « toutes les tentatives d’instrumentalisation politicienne de ce drame humain [et] réaffirme sa détermination à agir avec humanité et fermeté. »

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