Verdie en son anneau central, apaisée dans ses contre-allées, avec un square réaménagé : la place de la Nation rénovée a été inaugurée ce week-end par la mairie de Paris.
Paris a décidé de rénover les places de la Bastille, des Fêtes, Gambetta, d’Italie, de la Madeleine, de la Nation et du Panthéon, « afin de rendre Paris plus accessible, plus verte et plus belle ». Après celle du Panthéon, la ville a inauguré dimanche la place de la Nation redessinée.
« Hier, l’encombrement des surfaces dédiées aux piétons rendait les cheminements inconfortables. Les revêtements de sol dégradés, les grilles d’aération et les talus plantés empêchaient une circulation fluide et nuisaient à une vision paysagère de la place. Le square central autour de la statue demeurait peu fréquenté, indique la ville. Avec les huit files de circulation, les espaces réservés à la circulation automobile étaient surdimensionnés et oppressants. Les traversées piétonnes restaient difficiles, notamment pour accéder au jardin central, et les trottoirs côté façades étaient trop étroits pour assurer un cheminement confortable ».
Aujourd’hui, la superficie des espaces verts a été augmentée de 6 000 m2, fait valoir la mairie. L’espace central est plus accessible grâce à la création de larges passages piétons. Afin de lutter contre la chaleur, des revêtements clairs ont été privilégiés et un espace de brumisation est installé à proximité de la statue.
Les contre-allées transformées
Les contre-allées ont été transformées en zone piétonne ou zone de rencontre. Le sol des zones de rencontre est recouvert d’un revêtement artistique symbolisant les trois types d’usagers (piétons, cyclistes, automobilistes) pour les inciter à se respecter.
Le jardin central et son anneau ludique sont protégés par une butte végétalisée qui atténue le bruit de la circulation. La pose de cet anneau délimitant l’espace central a permis de révéler un espace particulier que les familles se sont immédiatement approprié. Cela permet en outre d’occuper un espace préalablement lieu d’incivilités. D’autre part, l’installation d’une ludomobile à ciel ouvert permet d’accueillir les enfants, les jeunes, leurs familles et amis et de profiter des nombreux jeux et animations.
Au total, sur les 7 places, Paris indique que plus de 25 000 m2 ont été ou vont être gagnés sur la voirie (surface de chaussée transformée en trottoir, piste cyclable, aire piétonne, végétalisation), plus de 15 000 m2 de surfaces végétalisées seront ajoutés, 150 arbres plantés, plus de 5 000 m2 de surfaces « débitumées » (surface asphaltée ou enrobée devenue végétale ou stabilisée).
« Au fil des siècles, la place de la Nation a marqué les différentes étapes de l’histoire de la capitale, mais aussi de l’histoire de France, rappelle la mairie de Paris. En juillet 1660, Louis XIV et son épouse rentrent de leur voyage de noces. En leur honneur, un arc de triomphe monumental, symbole de leur retour, y est érigé. La place du Trône, alors au-delà des frontières de Paris, est baptisée. Elle devient, en 1792, « place du Trône renversé ». La monarchie n’est plus, une guillotine y est installée. Au cours du XIXe siècle, sous l’influence d’un urbanisme haussmannien, la place s’agrandit. Avec la création du 20e arrondissement, né d’un regroupement des communes de Belleville, Ménilmontant et Charonne, elle devient une place-carrefour, croisement de circulation, à travers des formes régulières et rondes. Renommée place de la Nation le 14 juillet 1880, elle suit le rythme des évolutions urbaines forte de ses grands espaces permettant agrément et circulation intense, mais c’est bien ce statut d’entrée de ville qui prédomine, poursuit la ville. Si elle accueille les regroupements populaires aimantés par son monument central, le Triomphe de la République, elle ne vibre pas au quotidien de l’enjouement des Parisiens. Il s’agit donc pour la Nation d’embrasser le XXIe siècle : une place verdie, accessible à tous, où cohabitent harmonieusement les différents usages, et offrant aux familles un espace central protégé, agréable et protégé »., conclut la mairie.