Elections européennes : Gilles Mentré, élu du 16e à Paris, tête de liste du nouveau parti Le Centre

Après avoir annoncé des fiançailles en décembre 2023 avec deux députés du groupe Liot, Jean-Christophe Fromantin s’est finalement rapproché du sénateur Philippe Folliot (Tarn), président de l’Alliance centriste, pour lancer un nouveau parti à l’occasion des élections européennes de juin prochain. Ils ont confié au binôme composé du Parisien Gilles Mentré et de la Castraise Julie Capo Ortega, de conduire la liste portée par Le Centre.

Le projet a mis du temps à mûrir et au final il est assez différent de celui prévu initialement. Après avoir envisagé fin 2023 de présenter une liste unique avec Utiles (Ultra-marins, territoires, indépendants, liberté, écologie et solidarité), le mouvement créé par les députés (Liot) Bertrand Pancher (Meuse) et Olivier Serva (Guadeloupe), Jean-Christophe Fromantin, fondateur du mouvement Territoires en mouvement, a conclu un deal avec Philippe Folliot. Sénateur du Tarn depuis 2020 et élu du village de Saint-Pierre-de-Trivisy depuis 1989, il préside l’Alliance centriste depuis 2016.

Jean-Chistophe Fromantin (Neuilly-sur-Seine), Gilles Mentré (Paris), Julie Capo-Ortega (Castres) et Philippe Folliot (Tarn) ont présenté le 9 avril à Paris leur liste commune aux élections européennes appelée Le Centre. © Jgp

« Nous avions initialement choisi de partir chacun de notre côté aux Européennes », a souligné Philippe Folliot, lors de la présentation à la presse le mardi 9 avril 2024, de la liste portée par Le Centre, « puis finalement nous avons souhaité unir nos projets dans une logique d’addition plutôt que d’opposition ».

Le maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) a insisté sur les convictions partagées avec Philippe Folliot sur « l’Europe désincarnée qui s’éloigne des territoires ». Convaincus également qu’il ne faut pas moins d’Europe, mais « plus et mieux d’Europe », les deux élus veulent « sortir d’une Europe qui nous contraigne pour aller vers une Europe qui nous protège ». Aussi, ils ont décidé de s’allier pour « inscrire une nouvelle initiative politique dans le paysage ». Celle-ci se revendique du centre, mais pas un centre perçu comme « l’intersection » entre la droite et la gauche mais qui « remet le citoyen et le territoire au centre ». « Ce n’est pas l’Europe qui doit s’inviter dans notre quotidien mais l’inverse », a fait valoir Jean-Christophe Fromantin, s’opposant à la technocratie et aux décisions qui tombent du sommet. Conforme à son rejet des partis traditionnels, il annonce une liste de 81 élus locaux dont la plupart sont sans étiquette.

« Le début d’une grande aventure »

Ni l’élu francilien, ni le Castrais n’a souhaité prendre le leadership de ce nouveau parti. Afin de « mettre le pied à l’étrier » à une nouvelle génération, la conduite de la liste portée par Le Centre a été confiée à un élu métropolitain et une élue rurale. Le premier est Gilles Mentré, conseiller du 16e arrondissement de Paris et porte parole de Rachida Dati aux dernières élections municipales. Ancien élève de l’ENA, ce polytechnicien a travaillé au sein du cabinet du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement durable, ainsi qu’à celui de l’Economie, des Finances et de la Relance. Il est par ailleurs fondateur de la société Electis.

La seconde est Julie Capo Ortega, adjointe au maire de Castres et collaboratrice du sénateur Philippe Folliot. Le programme du parti Le Centre propose entre autres la départementalisation des crédits européens pour rapprocher la décision du terrain et l’élection d’un élu européen par département. « Il faut repartir du local pour redonner des marges de manœuvre aux territoires », invite Gilles Mentré, qui a aussi la responsabilité de lancer sur les rails ce nouveau parti. « Le Centre n’est pas un coup pour les élections européennes, mais le début d’une grande aventure », espère Philippe Folliot, confiant dans la possibilité du nouveau mouvement de rallier à sa cause de nombreux électeurs. « Si déjà nous arrivons à exister dans ce discours de réconciliation entre les territoires et l’Europe, nous aurons franchi un cap », a convenu de son côté Jean-Christophe Fromantin.

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