Cityscoot, une révolution en route dans la Capitale

Le premier service de scooters électriques en libre-service dans Paris a déjà rencontré le succès, un an après son lancement, et s’est récemment implanté à Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret.

En juin 2017, plus de 22 000 personnes sont abonnées à ce service, et 3[insec]000 l’utilisent chaque jour en moyenne. © Flickr

Se saisir d’un scooter au pied de son immeuble – géolocalisé de son smartphone grâce à une appli – et s’en défaire où bon vous semble, sans cadenas ni borne d’attache. Un rêve de mobilité, qui plus est électrique, parfaitement silencieux et sans aucune émission de gaz à effet de serre. C’est l’équation de Cityscoot.

Démarré à l’été 2015 dans la Capitale pour une durée initialement prévue de quelques mois, ce projet, initié par Bertrand Fleurose, a rapidement pris de l’ampleur depuis son lancement officiel début 2016. De 150 au départ, il a atteint aujourd’hui plus de 1 000 scooters disponibles. Et ce n’est que le début puisque l’objectif est d’en compter 2 500 en 2018 et 3 000 à l’horizon 2020. « J’ai voulu créer un système sans station, et qui fonctionne avec une batterie. Le but était de satisfaire le plus de monde possible en gardant l’esprit scooter. L’utilisateur l’emprunte et le dépose où il souhaite », témoigne Bertrand Fleurose.

En juin 2017, plus de 22 000 personnes sont abonnées à ce service, et 3 000 l’utilisent chaque jour en moyenne. S’il a su séduire les Parisiens, Cityscoot a aussi réussi à s’entourer de partenaires d’envergure : Allianz assure les usagers quand Leaseplan apporte son soutien financier à la jeune entreprise. Plus récemment, la Caisse des dépôts a officialisé sa participation dans Cityscoot. L’établissement détient désormais 10 % du capital, après un investissement de deux millions d’euros.

Réservation sur un smartphone

A la différence des services Vélib’ et Autolib’, Cityscoot ne dispose pas de bornes dédiées. C’est donc au travers d’une application mobile utilisant la géolocalisation que les utilisateurs réservent leur scooter. Après l’avoir emprunté, s’être coiffé d’une charlotte – et avoir récupéré un casque sous la selle -, il est possible de le déposer dans n’importe quel espace de stationnement deux-roues de Paris. Sans clé ni cadenas, ces engins démarrent uniquement grâce à un code que l’on trouve sur l’application smartphone.

Une fois enregistré son permis de conduire (ou BSR), il suffit de quelques minutes pour pouvoir utiliser le service. La simplicité d’accès est ainsi la clé de voûte de Cityscoot, et sans doute une des raisons de son succès. L’autre raison concerne les tarifs proposés, plus avantageux qu’Autolib’ : 0,28 euro la minute, soit un peu moins de 3 euros pour 10 minutes.

Faible concurrence

D’autres projets du même type ont vu le jour dans Paris auparavant, comme Scootlib’. Ce système avait été proposé par Anne Hidalgo durant sa campagne mais peine encore à voir le jour. Dans ce contexte, la ville de Paris a apporté son soutien entier « avec bienveillance et intérêt » à Cityscoot. La mairie « ne souhaite pas lancer un système identique si Cityscoot qui fonctionne et apporte une réponse suffisante au niveau des scooters électriques en libre-service ». Aujourd’hui, Scootlib’ se distingue essentiellement par le public ciblé, à savoir les professionnels tels que les coursiers ou les livreurs des restaurants.

En revanche, Cityscoot a vu son concept rejoint par Mober, une autre entreprise privée. Mais un an après sa création, ce concurrent peine à accroître son parc de véhicules. « Nous possédons plus de 1 000 scooters, eux en ont à peine quelques dizaines » nous dit Bertrand Fleurose, avant d’ajouter que « la concurrence, on sait ce que c’est et nous sommes préparés […] Mober est un acteur minuscule, notre ambition est de devenir un leader européen ».

Les scooters blancs et bleus ont donc un boulevard pour étendre leur influence et leur succès dans la Capitale, et bientôt ses alentours. En effet, selon le PDG, « notre entreprise, qui est passée de 5 à 100 salariés en à peine un an, sera présente dans au moins une ou deux villes dans le sud de la France et deux autres villes à l’étranger avant fin 2018 ».

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