Stéphane Troussel : « Le Central Park du Grand Paris ne sera pas »

Après avoir obtenu de la part du Premier ministre les clarifications demandées quant au projet d’aménagement du parc Georges Valbon de La Courneuve, Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-saint-Denis, a fait le point, le 1er juillet 2015, sur l’avenir de ce parc.

Si le projet de construction de 20 000 logements au sein du parc de La Courneuve « ne verra pas le jour, il pose cependant des questions légitimes », estime Stéphane Troussel. Au nombre de trois, ces interrogations portent sur les centralités du Grand Paris, le lien des parcs avec la ville et le logement.

Un projet « déconnecté de la réalité »

Le projet porté par l’architecte Roland Castro avait en effet vocation à répondre à ces questions. Il se voulait une nouvelle centralité pour le Grand Paris en accueillant travailleurs, habitants et institutions, et souhaitait « faire entrer le parc dans la ville » selon la présentation qui en avait été faite. Avec une vingtaine de milliers de logements, le Central Park du Grand Paris avait par ailleurs vocation à participer à répondre à la crise du logement.

Stéphane Troussel, président du CD93, est ouvertement favorable à ce que les départements soit représentés au sein de l'exécutif métropolitain©JP

Stéphane Troussel, président du CD93, ©JP

L’aménagement du Parc a cependant suscité une levée de bouclier, tant sur le fond que sur la forme. Les acteurs locaux ont peu gouté l’éventualité d’une opération d’intérêt national (OIN), commandée par le gouvernement et faisant fi de leurs avis. Par ailleurs, Antoine Valbon, comme bien d’autres, considérait que le projet faisait plus entrer la ville dans le parc que l’inverse et que « le rapport à la nature ayant changé« , il était nécessaire de penser autrement, en lien direct avec l’intérêt des populations, l’urbanisme moderne. Stéphane Troussel partage cette opinion et ajoute que la référence à Central Park prouve la déconnexion de ce projet tant « elle ne correspond à la réalité de ce qu’est et de ce que veut la Seine-saint-Denis ».

Il n’y aura pas d’OIN

Face à la tournure des événements, le prédisent du Département s’est directement adressé au Premier ministre pour lui demander des clarifications. La réponse apportée le satisfait comme les acteurs locaux. Le projet n’est donc pas celui du gouvernement et « l’Etat n’imposera rien ». S’il doit y avoir projet, celui-ci sera établi dans la concertation. En substance, cela signifie qu’il n’y aura pas d’OIN. Manuel Valls et Stéphane Troussel conviennent qu’il faut « lutter contre l’enclavement du parc et répondre de manière originale et innovante au besoin de logement ».

Pour répondre à ces besoins, le conseil départemental de Seine-saint-Denis, propriétaire du parc Georges Valbon, a lancé une grande concertation sur son avenir. Plusieurs pistes sont déjà lancées par Stéphane Troussel comme la couverture de l’autoroute A1 qui borde le parc. « Nous avons aussi l’opportunité, tout en respectant son intégrité, de mobiliser les franges, là où il y a du foncier disponible, pour refaire autour du parc un véritable tissu urbain, à échelle humaine », a-t-il remarqué dans son courrier au Premier ministre.

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