Sense-City, ville mesurable

L’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) a conçu, début 2015, Sense-City, une mini-ville de 250 m2 truffée de capteurs.

L’enjeu : « mesurer » la ville pour imaginer l’habitat et la voirie de demain.
Deux maisons en bois, une rue, des trottoirs, des lampadaires, quelques espaces herbeux et… une soixantaine de capteurs (1 pour 5 m2) disséminés un peu partout : bienvenue à Sense-City ! C’est en plein cœur de la Cité Descartes sur le site de l’Ifsttar à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) qu’est née cette « ville sensible » où peuvent se jouer une multitude de scenarios urbains réalistes dans lesquels on mesure à peu près tout : performance énergétique, pollution intérieur, qualité des sols, durabilité des réseaux, etc.

Une rue de Sense-City.

Une rue de Sense-City.

Dans ces conditions du réel, chercheurs et industriels testent des prototypes de micro et nanocapteurs qui « permettront à la ville de s’auto diagnostiquer afin de réduire sa consommation énergétique, explique Bérengère Lebental, ingénieure des Ponts et coordinatrice du projet. L’idée étant de densifier les capteurs dans la ville pour obtenir des données fines. Pour ce faire, il faut savoir où les placer, comment, etc. Et développer des capteurs moins coûteux. » En l’air, à terre, sur les murs, les capteurs sont partout. « Certains sont même noyés dans le béton. Ils permettent de mesurer l’évolution des matériaux. Nous allons notamment l’expérimenter sur une future construction en béton de chanvre. »

Evolutif au gré des expérimentations, ce laboratoire deviendra, d’ici fin 2016, une enceinte mobile de 400 m2 pourvue d’un sous-sol et d’une chambre climatique. Sense-City s’est vu attribuer un financement de neux millions d’euros – pour la période 2011-2019 – dans le cadre d’un appel à projet du programme d’investissements d’avenir initié par l’Etat. Plateforme ouverte, la « ville sensible » implique plusieurs partenaires (*). A noter que le projet tel qu’il a été imaginé est une première mondiale.

 

* L’Ifsttar, le Centre scientifique et technique du bâtiment, l’Ecole d’ingénieurs de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France, Le Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces, l’Etablissement public de recherche à caractère scientifique et technologique, l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.

Sur le même sujet

Top