IssyGrid, quartier positif

Initié en 2012 par Bouygues Immobilier, IssyGrid est une expérimentation inédite d’optimisation et de mutualisation énergétique à l’échelle d’un quartier.

L’expérience – programmée sur cinq ans – réunit la collectivité et un consortium d’entreprises. « Nous sommes capable de faire des bâtiments à énergie positive, commence Guillaume Parisot, directeur du projet IssyGrid chez Bouygues Immobilier. Mais comment aller plus loin et agir sur un ensemble ? » En 2011, le groupe a donc commencé à réfléchir à la transposition de cette démarche d’énergie positive à l’échelle d’un quartier « Il s’agit de jouer notamment sur la mixité urbaine. Les usages ne sont pas les mêmes : un immeuble de bureaux, vidé de ses salariés, va produire de l’énergie qu’il n’utilisera le week-end alors qu’à proximité, les logements ont des besoins. »

Cable réseau

© salita2010 – Fotolia

Le choix s’est porté sur Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ; d’abord sur Seine Ouest, quartier d’affaires de 160 000 m2 et depuis 2013, le Fort d’Issy, un écoquartier de 1 500 habitants. « L’énergie n’étant pas notre cœur de métier et IssyGrid, un vaste projet, nous avons choisi de nous appuyer sur des partenaires. La ville d’Issy et un consortium composé d’entreprises (Microsoft, ERDF, etc.) et de start-up locales. » Les objectifs de ce réseau de quartier intelligent sont multiples : réduire les émissions de gaz à effet de serre, mutualiser et optimiser l’utilisation des systèmes de consommation, de production d’énergies renouvelables et de stockage.

« La première phase du projet qui consistait notamment à connecter les bâtiments – logements, immeubles de bureaux, école, commerce, etc. – et les équiper, par exemple, de compteurs communicants touche à sa fin. Cela nous permet de mesurer et analyser et de comprendre les pics de consommation par exemple. Et pour l’utilisateur, ce sera le moyen de connaître sa consommation dans le détail et les leviers pour mieux la gérer. Des offres adaptées leur seront ensuite proposées. » Il s’agit également d’équiper le quartier pour intensifier la production de ressources d’énergies renouvelables et d’installer des batteries de stockage d’énergie. « Tout cela se fait en osmose avec le réseau existant. C’est complémentaire », souligne Guillaume Parisot. IssyGrid intègre aussi l’éclairage public, les véhicules électriques et bientôt la gare d’Issy-Val de Seine.

Une réglementation à la peine

Sur le plan réglementaire, des chantiers restent aussi à mener. « Nous travaillons avec la Cnil pour la gestion des données. Il ne s’agit pas d’être intrusif vis-à-vis de l’utilisateur car nous pouvons récolter un grand nombre de données, précise le coordinateur du projet. Se pose également la question de la revente de l’électricité entre particuliers. « Elle est pour l’instant interdite mais nous faisons le pari de l’évolution de la réglementation sur ce plan. »

L’expérience fait des émules. « Le nouveau quartier de la ville de Nanterre intégrera notre smartgrid [réseau de distribution d’électricité intelligent], se réjouit Guillaume Parisot. Nous étudions notamment la possibilité d’utiliser la chaleur produite par la piscine pour la réinjecter dans le réseau d’une école avoisinante. »

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