Odéon : Roselyne Bachelot est venue prendre note des revendications des occupants

Les artistes et « intermittents de l’emploi » qui occupent l’Odéon – Théâtre de l’Europe, à Paris, entendaient poursuivre leur action, le 6 mars. Une « AG » se tient désormais chaque jour à 14h sur la place de l’Odéon. Conduit par le Snam-CGT, Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France, le mouvement entend dénoncer la politique sociale du gouvernement, notamment la réforme de l’assurance-chômage. En fin de soirée, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est rendue sur place.

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes samedi 6 mars 2021 en début d’après-midi, venues apporter leur soutien à la cinquantaine « d’intermittents du spectacle et de l’emploi », qui occupent l’Odéon – Théâtre de l’Europe, dans le 6e arrondissement de Paris, depuis le 4 mars au soir.

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes samedi en début d’après-midi, venues apporter leur soutien à la cinquantaine « d’intermittents du spectacle et de l’emploi », qui occupent l’Odéon – Théâtre de l’Europe. © Jgp

Les intervenants ont ciblé la réforme de l’assurance-chômage dans leurs attaques contre le gouvernement. © Jgp

« La fermeture des lieux de spectacle et de culture n’est pas sanitaire mais politique », a notamment déclaré l’acteur Samuel Churin. © Jgp

La ministre de la Culture est venue à la rencontre des occupants de l’Odéon. © Snam

Arrivée vers 22h15, Roselyne Bachelot a quitté les lieux une trentaine de minutes plus tard. © Jgp

Les occupants, conduits par le Snam-CGT, Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France, n’ont pas, pour l’heure, obtenu le rendez-vous qu’ils demandent avec le chef du gouvernement, mais samedi en fin de soirée, Roselyne Bachelot est venue écouter leurs revendications. La ministre de la Culture, arrivée vers 22h15, a quitté les lieux une trentaine de minutes plus tard, sans dévoiler les éventuelles mesures que le gouvernement compte prendre.

Les occupants demandent notamment l’ouverture de négociations sur la réouverture des salles de spectacles et des lieux culturels en général, ainsi que la prorogation de l’année blanche, qui permettrait aux intermittents du spectacle, privés de scènes pour cause de pandémie, de conserver leurs indemnités. Mais leurs revendications dépassent largement la sphère culturelle : elles s’étendent à la suppression de la réforme de l’assurance-chômage, à l’obtention d’une année blanche pour tous les chômeurs, et à un meilleur accès pour toutes au congés-maternité et aux arrêts pour longue-maladie.

Elsa Faucillon et Samuel Churin

Samedi après-midi, Elsa Faucillon, député (PCF) de la 1re circonscription des Hauts-de-Seine, et Samuel Churin, acteur et militant de la coordination des intermittents et des précaires, ont notamment pris la parole pour dénoncer, avec virulence, le gouvernement. « La fermeture des lieux de spectacle et de culture n’est pas sanitaire mais politique », a notamment déclaré Samuel Churin, insistant sur le fait que l’occupation de l’Odéon ne se limite pas aux métiers de la culture mais entend défendre « tous les précaires ».

La réforme de l’assurance-chômage est notamment visée. « 800 000 personnes vont voir leurs droits baisser, beaucoup se retrouvant au RSA, c’est une déflagration », a poursuivi Samuel Churin. « Les infirmiers intérimaires n’ont pas touché de primes pour le Covid. Un à un, le gouvernement détruit les symboles du Conseil national de la résistance ».

L’occupation de l’Odéon se poursuivait samedi 6 mars 2021. © Jgp

« La plupart des pays ouvrent leurs salles de spectacle,. Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui de rouvrir les cinémas, en espaçant le public ? », interroge Yves Contassot, ancien élu (EELV) de Paris et de la Métropole, venu soutenir le mouvement. © Jgp

Le foyer du théâtre pavoisé aux couleurs de la CGT du spectacle. © Jgp

Elsa Faucillon, députée (PCF) de la 1re circonscription des Hauts-de-Seine. © Jgp

Le chanteur HK, un des soutiens du mouvement. © Jgp

Les musiciens-occupants accompagnent HK, derrière les grilles du théâtre. © Jgp

« Le gouvernement n’a aucun sens de ce qu’est une société, confiait Yves Contassot, ancien élu (EELV) de Paris et de la Métropole, présent parmi les soutiens de l’occupation. Sa seule ligne est la préservation des bénéfices des sociétés privées. Tout ce qui compte pour nos gouvernants, c’est que les gens aillent au boulot. La plupart des pays ouvrent leurs salles de spectacle, ajoutait l’ancien candidat à la mairie de Paris. Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui de rouvrir les cinémas, en espaçant le public, ou les musées, où les scolaires pourraient se rendre ? ».

Sur le même sujet

Top