UrgencESS : un fonds pour soutenir les petites structures

La secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Grégoire, sillonne la France pour faire connaître le fonds UrgencESS que l’Etat vient de mettre en place pour venir en aide aux petites structures, nombreuses dans l’angle mort des dispositifs de soutien. Son roadshow passait le vendredi 5 mars au matin par le 15e arrondissement de Paris.

« Ne parlez pas de moi, mais donnez l’adresse du fonds (www.urgence-ess.fr) », a lancé Olivia Grégoire aux journalistes, lors de sa présentation, vendredi 5 mars 2021, du fonds UrgencESS, dans le 15e arrondissement de Paris. Ce fonds, mis en place il y a un mois, vise à soutenir les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) en difficulté compte tenu de la pandémie. Opéré par France active, ce dispositif octroie des aides pouvant aller jusqu’à 5 000 euros pour les structures employant jusqu’à cinq personnes et 8 000 euros pour celles employant jusqu’à dix personnes.

La manne vise les petites entreprises et associations et s’ajoute aux autres dispositifs existants – plan de relance, de solidarité, ou prêt garanti par l’Etat (PGE). 10 millions d’euros ont ainsi été déjà versés dans ce cadre, à 1 620 structures. 60 % d’entre elles n’avaient bénéficié d’aucune aide jusqu’à présent.

Olivia Grégoire, avec Denis Dementhon, DG de France active, et Fanny Massy, France Active Paris. © Jgp

Présentation du dispositif. © Jgp

Sébastien Chaillou, DG de la Cress IDF. © Jgp

« UrgencESS a le mérite de la simplicité. Les demandeurs reçoivent une réponse, qu’elle soit positive ou négative, en 15 jours, et les fonds sans délai supplémentaire », a indiqué la ministre. Celle-ci s’est dit choquée par l’importance des « non-recours », ces structures qui auraient besoin d’aide mais n’en sollicitent pas, par « auto-censure », pensant ne pas y avoir droit ou bloquées par la difficulté de se repérer dans le maquis administratif français. Olivia Grégoire a loué au passage « l’agilité et l’engagement » de France active, choisi par l’Etat « pour son expérience et son expertise ». La ministre a indiqué que sur 14 milliards d’euros distribués au titre du fonds de solidarité, seulement 200 millions d’euros ont bénéficié à des petites structures.

Elle a par ailleurs saisi l’occasion pour rendre hommage à l’Etat et à sa technostructure, souvent décriée : « Il n’y aurait pas eu de prêt garanti par l’Etat (PGE) sans la mobilisation et l’engagement de la direction générale des entreprises (DGE) de Bercy, ni d’exonération de charges sans la direction générale des finances publiques (DGFIP) », a-t-elle souligné. De même, Olivia Grégoire a indiqué que si l’Allemagne avait annoncé une enveloppe de prêts garantis par l’Etat de 700 milliards d’euros, contre 300 milliards pour la France, la première n’en avait consommé que 79,80 milliards, contre 130 milliards pour la seconde.

Des subventions « bienvenues »

Sébastien Chaillou, directeur général de la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) d’Ile-de-France, a souligné l’intérêt des dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) mis en place pour accompagner les demandeurs, « certaines structures ne disposant pas de stratégie pour dépenser la subvention du fonds ». Il s’est félicité de la mobilisation de l’Etat, indiquant qu’il demeurait néanmoins certains angles morts, dans lesquels se trouvent notamment les associations dénuées de salariés et donc non éligibles à ce fonds.

Il a en outre rappelé les difficultés croissantes des structures qui officient dans des secteurs dont on ignore la date de reprise de l’activité (sport, culture, tourisme). « Les aides attribuées sous forme de subventions grâce au fonds ESS sont particulièrement bienvenues », a souligné le DG de la Cress, alors que leurs bénéficiaires rechignent à recourir à l’emprunt, même à taux zéro, dans l’ignorance qu’ils sont de l’avenir.

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