Logement : la Métropole demande un plan de relance au gouvernement

A l’initiative du groupe Front de gauche, la métropole du Grand Paris a adopté, vendredi 12 février 2021, un vœu demandant notamment au gouvernement d’adopter des plans de relance et d’urgence pour le logement. L’occasion de rappeler, chiffres à l’appui, l’aggravation de la crise.

« C’était improbable, mais la situation est tellement catastrophique en termes de construction de logements, que le vœu que le groupe Front de gauche et citoyens proposé à votre vote raisonne avec une alerte des sociaux libéraux publiée ce jour dans le journal Les Echos, a déclaré Patrice Leclerc, maire FDG de Gennevilliers, lors du conseil métropolitain du 12 février. En effet, les Gracques jugent que l’exécutif poursuit une politique « malthusienne » du logement, en misant tout sur la rénovation et en oubliant la construction dans le plan de relance », a poursuivi l’élu.

Patrice Leclerc, maire (FDG) de Gennevilliers. © Jgp

Par ce vœu, le conseil métropolitain demande au gouvernement la mise en place d’un plan de relance d’aides économiques pour la construction de logements respectant les objectifs métropolitains en termes de lutte contre l’artificialisation des sols. L’adoption d’un plan d’urgence pour le logement, en aidant la construction de logements sociaux par une aide à la pierre massive de 5 milliards d’euros à l’échelon national, pour engager la construction de plusieurs centaines de milliers de logements sociaux est également demandée.

La Métropole formule, en outre, le souhait que l’Etat « encourage les constructions vertueuses du point de vue environnemental, avec des bâtiments à base de matériaux bio et géosourcés, qui minimisent l’utilisation de béton, de même que l’usage de dispositifs de type “bail solidaire” ».

La prise de mesures d’urgence pour remettre en location les centaines de milliers de logements vides en Ile-de-France est également demandée, de même que le développement « d’outils efficaces de lutte contre la spéculation foncière et immobilière, à l’image des chartes promoteurs mises en place dans certaines villes, afin de faciliter la construction d’immeubles de logements de qualité à prix abordables ». Initialement, le vœu du groupe FDG et citoyens demandait une taxation des logements vacants et des résidences secondaires, à laquelle les élus ont finalement accepté de renoncer afin d’obtenir un vote unanime.

4 millions de Français mal logés

La présentation de ce texte a été l’occasion pour le groupe Front de gauche et citoyens de rappeler les chiffres. Les attendus de ce vœu citent le rapport 2020 de la Fondation Abbé Pierre, qui estime à 14 millions le nombre de Français en situation de fragilité par rapport au logement, « dont près de quatre millions de mal-logés et près d’un million de Français privés de logement ».

« La crise du logement s’aggrave en Ile-de-France depuis plus d’une décennie, avec un nombre de demandeurs de logements sociaux passé de 390 000 ménages en 2010 à 750 000 en 2020 », soulignent également les élus FDG, ajoutant que cette crise est particulièrement aigüe au sein de l’espace métropolitain, avec 465 000 demandeurs pour 40 000 attributions l’année dernière.

Construction, rue de Tolbiac, Paris 13e. © Jgp

Le vœu rappelle également la hausse des prix de l’immobilier en Ile-de-France, de 27,4 % en cinq ans, et la baisse de la construction de logements, en particulier de logements sociaux, avec une réduction des autorisations en Ile-de-France de 25 % en 2020. Il déplore « que le plan de relance annoncé par le gouvernement ne comporte aucun élément traitant le logement et que la filière du BTP en Ile-de-France s’apprête à perdre des dizaines de milliers d’emplois au cours de l’année 2021 ». Il rappelle, enfin, « l’abondance en Ile-de-France de ressources telles que le bois, la pierre, le chanvre, la terre crue et la paille, matériaux à même de contribuer à la construction de bâtiments environnementalement responsables ».

Sur le même sujet

Top