L’établissement public territorial de bassin Seine Grands lacs a signé, mercredi 2 février 2022, avec la chambre d’agriculture régionale et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Seine-et-Marne une convention d’indemnisation des agriculteurs concernés par les surinondations provoquées par le casier-pilote de la Bassée.
« Nous souhaitons connecter les ambitions de l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine grands lacs et celles que nourrit la Métropole au titre de sa compétence de gestion des milieux aquatiques et de protection des inondations (Gemapi) », a souligné Patrick Ollier, qui préside les deux structures, mercredi 2 février 2022. Cela à l’occasion de la signature, avec Christophe Hillairet, président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France, et Laurence Fournier, directrice générale de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Seine-et-Marne, d’une convention prévoyant l’indemnisation, en cas de surinondation, des propriétaires des parcelles agricoles situées à l’intérieur des 7,6 km de digues du casier-pilote de la Bassée.
L’installation pourra retenir jusqu’à 400 millions de m3 d’eau. Deux agriculteurs sont concernés en l’espèce, pour une superficie de 10 ha, à raison d’une indemnisation de 1 000 euros par ha. Ce montant peut évoluer en fonction de la nature des dégâts provoqués par la surinondation, commentait le directeur général de l’EPTB. Selon, par exemple, que le phénomène se produit en hiver, alors qu’aucune culture n’est en cours, ou en été, le préjudice et les travaux de remise en état des sols, de décompactage notamment ou de remboursement des dégâts causés sur les récoltes, ne sont pas les mêmes.
1 milliard de m3 d’eau retenus
La surinondation, dont l’occurrence moyenne est estimée à une fois tous les six ans, est une inondation supérieure à la normale, due à la rétention d’eau provoquée par le casier, dont la vocation est précisément, en cas de crue, de retenir l’eau pour réduire l’ampleur des inondations en aval, singulièrement à Paris.
« Les agriculteurs ont le sens de l’intérêt général et conscience qu’il vaut mieux qu’une partie de leur exploitation soit inondée plutôt que le RER E », résumait Christophe Hillairet. Et s’il s’agit d’agriculteurs de Seine-et-Marne qui ne sont pas dans le besoin, l’indemnisation contribue à l’acceptabilité d’un dispositif amené à se développer. Le casier-pilote de la Bassée n’est que le premier d’une série de huit qui, à terme, permettront de stocker et de réduire le niveau de la Seine de 10 cm. « Or à Rueil-Malmaison, une réduction de quatre cm du niveau des eaux suffit à éviter les inondations », faisait remarquer Patrick Ollier.
Le président de l’EPTB a indiqué que le programme en cours de développement des zones d’expansion des crues (ZEC), concourait également à cet objectif. A terme c’est un milliard de m3 d’eau qui pourra ainsi être retenu en cas de crue. Christophe Hillairet a estimé qu’il serait souhaitable que l’eau ainsi captée serve à irriguer des cultures, évitant de puiser dans la nappe phréatique. Le président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France s’est félicité, par ailleurs, à l’occasion de la signature de cette convention, « de la qualité du dialogue entre les agriculteurs et l’EPTB ». La métropole du Grand Paris finance 30 % des 115 millions d’euros que représente le coût de construction du casier-pilote de la Bassée, soit 34 millions d’euros.