« Vu le montant des investissements prévus et leur concentration dans le temps, il semble nécessaire de faire un effort collectif supplémentaire pour faciliter l’accès des PME aux marchés publics », déclarait récemment Etienne Guyot, directeur général de la CCI Paris Ile-de-France, dans nos colonnes.
Dans cet esprit, l’ancien président de la Société du Grand Paris soulignait l’importance de l’allotissement « qui permet à plus de PME de bénéficier de commandes publiques, ce qui conduit à des prix plus bas et une émulation entre entreprises ». La division des énormes marchés publics du Grand Paris – qu’il s’agisse de transport, d’aménagement ou de logement – permettrait également de mettre certains d’entre eux à la portée des entreprises d’insertion, pour faire du Grand Paris un projet exemplaire dans ce domaine, comme Manuel Valls en a fixé récemment l’objectif.
« Si nous ne prévoyons pas des marchés de dimension suffisamment réduite, ils nous passeront au-dessus de la tête, sans même que nous puissions y répondre », résumait Stéphane Berdoulet.
Le directeur de l’association d’insertion Halage s’exprimait lors d’une table ronde organisée par le Crédit coopératif, intitulée « Le Grand Paris : quelles opportunités pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire », très instructive sur le sujet. Antoinette Guhl, maire-adjointe de Paris, y a souligné les limites de l’exercice : allotir alourdit considérablement la charge de travail des agents concernés. « Passer 21 marchés au lieu d’un, c’est y consacrer 21 semaines au lieu d’une », a-t-elle fait valoir. Or la mairie de Paris ne parvient pas actuellement à boucler ses fins de mois, et la SGP est notoirement sous-staffée… Renforcer les équipes en charge des marchés publics à la faveur des futurs redéploiements de fonctionnaires, dont chacun connaît la nécessité, constitue donc une piste. Sans doute autant que les chartes et autres plateformes visant à garantir l’intégration de clauses sociales dans les marchés publics. Là encore, il y a un écart entre les discours et les faits. Aujourd’hui, le respect de ces clauses passe souvent par le recours à des entreprises d’interim, peu soucieuses de l’intégration de leurs employés. Et l’Etat n’est plus, depuis longtemps, en capacité de veiller à l’application desdites clauses.