Dominique Dudan, nouvelle présidente de l’Orie

Autodidacte, Dominique Dudan, la nouvelle présidente de l’Observatoire régionale de l’immobilier d’entreprise (Orie) s’est fait un nom dans l’immobilier et la finance. Une femme de caractère. Du genre à aimer explorer de nouveaux territoires de connaissance et faire pousser son potager autant que ses projets. Le journal du Grand Paris lui consacrait un portrait en septembre dernier.

La soixantaine naissante, le cheveu poivre et sel et le costume impeccable. Une allure sage vite bousculée par la fantaisie d’un personnage au parler franc. Question de généalogie : des parents « saltimbanques, deux électrons libres issus de familles bourgeoises très convenables » ; des aïeuls médecin et universitaire reconnus. Bref, tout cela pose un cadre familial « avec une pointe d’originalité », concède-t-elle. « Mais j’ai été élevée de manière assez classique par mes grands-parents maternels. » Et par « fidélité familiale », elle opte pour médecine.

Dominique Dudan

Dominique Dudan.

Mais c’est dans l’immobilier qu’elle se fera un nom. « Je n’avais pas la vocation », reconnaît-elle. Elle ne l’avait pas non plus quand elle a commencé dans l’immobilier. « A la fin des années 1980, j’ai divorcé d’un promoteur immobilier. Je suis partie avec mes enfants et ma dignité ! » Il a fallu gagner sa vie. Rapidement. « J’avais aidé mon ex-mari. Je connaissais le jargon. J’ai repris mon nom de jeune fille et je me suis lancée. » Elle commence comme directrice de programme, se fait la main dans diverses structures et, très vite, se passionne pour ce métier qu’elle apprend en « se retroussant les manches ».

Le goût d’apprendre

Quand vient la crise de l’immobilier en 1992, elle  rejoint un groupe industriel comme secrétaire générale. « Ils avaient une petite activité dans la gestion de casinos que l’actionnaire a fini par me confier pour voir si je pouvais en faire quelque chose. » Elle se prend au jeu et développe la manne. « Nous sommes passés de quatre établissements à 20 en cinq ans », se souvient-elle encore. Un succès qui conduit Accor – alors associé au groupe Barrière, géant du casino – à lui proposer de rejoindre ses rangs. « J’ai accepté à la condition de pouvoir évoluer. Je ne voulais pas faire des casinos toute ma vie. » Après quelques années, elle passe à la direction du développement de l’hôtellerie pour la France.

En 2005, changement de cap. Elle tente l’aventure dans la banque, mais n’y trouve pas son compte. « J’ai fini par monter ma structure. J’avais 52 ans. Je n’allais pas attendre que l’on m’appelle. » Analyse de marché, audit de groupe, etc. Son affaire tourne bien jusqu’à ce que le plus gros investisseur immobilier allemand, Union Investment, la recrute en 2010 pour créer et développer sa filiale française. C’est ce qu’elle fera jusqu’en juillet 2015. « Nous avons fait du bon boulot. Ils ont souhaité rapatrier la direction chez eux, à Hambourg. J’ai préféré m’arrêter là et… ils me trouvaient assez indomptable », se plait-elle à dire tout sourire. Dominique Dudan a le rire facile, celui qui aide à garder la tête hors de l’eau. « Je ne sais pas comment j’ai eu la force physique de faire tout ça, dit-elle avec le recul. Travailler, élever seule mes enfants, être présente malgré tout. Le deal, c’était que mes fils avaient le droit de m’appeler n’importe quand. Ils n’ont jamais cessé de le faire, se marre-t-elle. J’ai pourtant ralenti le rythme. » A peine.

Elle poursuit ensuite ses activités comme Senior adviser pour LBO France, ainsi qu’à l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise en Ile-de-France (Orie), etc. L’un de ses prochains gros dossiers (pour l’Orie) : l’hôtellerie et le Grand Paris. Et l’agenda ne désemplit pas : Chicago un jour, l’Allemagne le lendemain. Et dès que ce sera possible, le Finistère, son échappée belle. Là où le temps s’arrête pour réfléchir à la suite : un tour de l’Europe à la voile, l’écriture d’un polar… et ses prochaines plantations de rhubarbe.

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