La commune de Villeneuve-la-Garenne est engagée dans un double projet consistant, d’une part, à restructurer son centre-ville et, d’autre part, à se réapproprier ses bords de Seine.
Implantée dans la boucle nord de la Seine, Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) a une histoire profondément liée à celle du fleuve.
Les crues de 1910 ont laissé un souvenir douloureux aux habitants qui se sont depuis protégés par des murs anti-crues de plus d’1,30 m. « Villeneuve-la-Garenne étant inondable à 100 %, la ville a tourné le dos à la Seine », explique Pascal Pelain. « Notre projet urbain consiste donc à inverser le regard et à engager une réflexion afin de savoir comment rouvrir les quais laissés en l’état depuis près d’une quarantaine d’années », précise le maire UDI élu en 2020.
Désignation d’un aménageur
L’élu souhaite également relier le centre-ville au fleuve par des circulations douces. Celles-ci feraient partie d’un projet plus global de restructuration du centre-ville, dans le cadre de l’Anru 2 et la réalisation d’un écoquartier sur un site de 2 ha pour, notamment, rompre avec l’urbanisme des années 1950. Un programme de démolition-reconstruction est en cours, qui comprend, entre autres, la construction de 450 logements et d’une médiathèque. Intégrée à ce programme, la dernière ferme de la commune va être réhabilitée afin d’accueillir de nouvelles activités (lire ci-dessous).
Depuis environ cinq ans, l’Epfif (Etablissement public foncier d’Ile-de-France) rachète progressivement des parcelles sachant que près de 90 propriétaires possédaient des biens (entrepôt, parking, etc) à cet emplacement. Un aménageur doit être prochainement désigné. Bien que la ville compte 25 000 habitants, « nous souhaitons préserver son esprit village », souligne Pascal Pelain. C’est-à-dire conserver ses espaces verts, maintenir des relations de proximité entre les habitants et une certaine mixité dans la population.
Passerelle sur L’Ile-Saint-Denis
Mené en parallèle, le réaménagement des quais de Seine s’avère aussi complexe que délicat. Sur les 4 km de longueur cohabitent en effet deux chantiers navals toujours en activité et des péniches résidentielles, ainsi que la voirie, sur laquelle la circulation est limitée à 30 km/h. Ces quais offrent de plus un accès direct au parc départemental des Chanteraines.
Parmi les idées évoquées, outre l’organisation d’animations, figure un trafic de bateau bus pour rejoindre La Défense par la Seine et aussi la livraison des commerces par barge. « Villeneuve-la-Garenne n’est pas bien desservie en transports en commun, dès lors, les trajets de banlieue à banlieue sont compliqués », relève Pascal Pelain. Aussi, pour désenclaver la petite commune du nord des Hauts-de-Seine, il envisage de créer avec celle de L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) une passerelle réservée aux circulations douces et aux bus, pour accéder en quelques minutes à la gare de Saint-Denis Pleyel du futur métro du Grand Paris express depuis Villeneuve-la-Garenne.
Les premières études de ce vaste projet, qui fera aussi l’objet d’une concertation avec les habitants, se dérouleront de 2022 à 2023, tandis que, de mai à octobre 2022, un lieu éphémère sera aménagé afin de tester des activités de type guinguette. Pascal Pelain espère lancer les premiers travaux avant la fin du mandat.
Fonds friches : une ancienne ferme transformée en lieu mixte
Pour réhabiliter une ferme de 1880 située à 100 m de la Seine, la ville de Villeneuve-la-Garenne a sollicité le fonds friches, subventionnant des projets de transformation de bâtis anciens dans le cadre du plan de relance. Alors qu’un immeuble de huit étages avait été prévu sur le site par l’ancienne majorité, Pascal Pelain, élu en 2020, a souhaité que ce patrimoine marquant l’entrée de la commune soit conservé et restauré. Outre la ferme, il comprend un chai et un espace vert.
Son projet consiste à y implanter un lieu innovant et mixte où se mêleront culture, loisirs et restauration. « Nous allons livrer une coque en blanc, puis lancer un appel à projets pour sélectionner de futurs exploitants », détaille l’élu, qui prévoit un démarrage des travaux en 2022. L’investissement est estimé à 700 000 euros.