Valérie Pécresse était l’invitée, le 5 novembre 2015, du Club notarial de l’immobilier. L’occasion pour la candidate aux élections régionales en Ile-de-France de tester le volet logement de son programme face à un public averti.
« Les régionales sont pour vous un moment extrêmement important », a insisté Valérie Pécresse pour achever de convaincre un public visiblement acquis à sa cause. La loi NOTRe qui a étendu, de manière toute relative, les compétences du conseil régional en matière de logement a permis à la députée des Yvelines de se positionner comme un futur « président entrepreneur » en la matière.
« Il va falloir construire », a-t-elle donc assené. Mais avant cela, la candidate veut détruire. « Il faut détruire les ghettos afin de reconstruire plus grand, plus beau et avec plus de mixité de logement », explique l’ancienne ministre du Budget. Et cela ne se fera pas sans les maires dont elle est allée chercher le soutien, et avec lesquels elle a lancé le Club des maires reconstructeurs, réunissant 70 maires de la droite et du centre.
Devant un parterre d’une centaine de notaires, la candidate (LR) a ainsi expliqué vouloir créer une centaine de nouveaux quartiers dans la région d’ici à 2021. Autour des gares, par exemple. Selon elle, s’il faut protéger « l’identité pavillonnaire, rêve de tous les Franciliens », il faut aussi savoir densifier les zones attenantes. Pour Valérie Pécresse, il n’est d’ailleurs pas acceptable que d’autres villes aient une proportion de logement social « allant jusqu’à 60 % ». La faute, notamment, à une politique du conseil régional qui n’a eu de cesse « de favoriser le PLAI [logement social avec le plafond de ressources le plus faible] à défaut du logement intermédiaire », a-t-elle plaidé. À la tête de cette collectivité, l’actuelle députée des Yvelines voudrait supprimer cette aide au logement très social.
Supprimer les freins à la construction
Promettant qu’elle irait présider l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France, Valérie Pécresse a par ailleurs ajouté que les « ressources foncières et financières sont là, il suffit d’aller les chercher ». Celle qui se veut « président entrepreneur » propose ainsi de déclasser les emprises des lycées ou des universités pour faire des opérations immobilières. Il y aurait en effet « des millions de mètres carrés disponibles sur ces emprises. Je supprimerai aussi tous les critères imposés par la Région en matière de construction afin de simplifier les procédures complexes qui sont un frein à la création de logements », a-t-elle poursuivi. « Détruire et reconstruire plus beau » : tout un programme.