Seine-Saint-Denis : le département de tous les possibles

Longtemps considérée comme un territoire cumulant les handicaps, la Seine-Saint-Denis croit à son potentiel économique. Avec raison, comme en témoignent l’implantation de grands groupes, de vastes opérations d’aménagement et les projets de grands événements « accélérateurs ».

« Je crois qu’à l’échelle du Grand Paris, beaucoup sinon tout se joue en Seine-Saint-Denis », déclare Stéphane Troussel. Le président du conseil départemental du 93 affiche une ambition sans complexe pour le territoire qu’il représente. A l’entendre, les atouts ne manquent pas. A commencer par la population qui compose le département le plus jeune de France. Les taux de chômage (18 %) et de pauvreté (27 %) révèlent pourtant combien les difficultés sont lourdes. L’arrivée du Grand Paris express qui mettra fin à l’enclavement de certains secteurs, comme Clichy-sous-Bois, Montfermeil ou encore Sevran, est donc accueillie avec beaucoup d’espoir. Un tiers des gares du nouveau métro automatique sont prévues en Seine-Saint-Denis, et la gare de Saint-Denis Pleyel (Plaine Commune) accueillera, à elle seule, les lignes 14, 15, 16 et 17 du Grand Paris express.

Le département héberge par ailleurs quatre « Hubs du Grand Paris » (Grand Roissy, Saint-Denis Pleyel et avec les départements limitrophes la Cité Descartes et le Triangle de Gonesse), autant de nouvelles centralités qui vont faire l’objet d’un appel à projets innovants. Et autant de promesses d’abolition de l’« apartheid territorial » et économique dont souffre le territoire. Si de grands groupes avaient déjà misé sur le 93 (faible coût du foncier, proximité de Paris, présence de deux aéroports), le territoire n’a pas toujours su tirer profit de son attractivité et, aujourd’hui, « il faut que le développement des entreprises en Seine-Saint-Denis profite davantage aux habitants », insiste le président du conseil départemental, qui a mis en place, dans ce but, un dispositif « gagnant-gagnant » baptisé « Charte Seine-Saint-Denis égalité ».

Vue du franchissement Pleyel.

Vue du franchissement Pleyel. © DR

4 clusters identifiés

Un dispositif d’autant plus essentiel que les projets ne manquent pas dans les prochaines années. Pas moins de six contrats de développement territorial (CDT) maillent le département autour d’activités diversifiées. Quatre clusters sont notamment identifiés : Industries culturelles et créatives, Aéronautique et aviation d’affaires, Echanges (tourisme d’affaires, événementiel) et Ville durable.

Mais la Seine-Saint-Denis veut aussi développer les partenariats avec les collectivités voisines. Au premier rang desquelles Paris. En accueillant la COP21, la Seine-Saint-Denis estime avoir fait la preuve de sa capacité à accueillir de grands événements. Avec la candidature aux Jeux olympiques de 2024, « l’idée est de dire que nous avons un destin commun que nous devons porter, au-delà des enjeux de gouvernance et de mecano institutionnel », estime-t-on côté dionysien. Un projet en tout point structurant pour le territoire : c’est l’assurance de montrer un autre visage, de sécuriser les infrastructures de transport et des programmes d’aménagement. La Seine-Saint-Denis accueillerait notamment le village olympique et le village média. Le premier, autour de la Cité du cinéma à Saint-Denis Pleyel, serait ensuite reconverti en écoquartier de 3 500 logements, le second, à Dugny-Le Bourget, aurait une reconversion semblable avec 1 500 logements à la clef. Une reconversion à l’image de celle que voudrait connaître la Seine-Saint-Denis : ouverte et durable.

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