Paris Terres d’Envol : dans la dynamique des aéroports

Situées dans le corridor aéroportuaire Le Bourget-Roissy, les huit communes de Paris Terres d’envol entendent profiter pleinement de cette position stratégique de porte d’entrée de la capitale. Aéronautique, logistique, centres d’affaires, congrès, mais aussi loisirs : les projets sont nombreux. Y compris l’accueil de certaines activités si Paris accueille les JO en 2024.

Le territoire se retrouve, certes, privé de son plus grand symbole : l’aéroport Roissy-
Charles de Gaulle, situé dans le Val d’Oise contigu. Le T7, pourtant, n’a pas hésité au moment de choisir son nouveau nom : Paris Terres d’envol (Seine-Saint-Denis). Ses huit communes, de fait, se trouvent toutes situées dans l’axe Le Bourget-Roissy, de Dugny, Drancy et Le Bourget au sud, à Villepinte et Tremblay-en-France au nord, en passant par Le Blanc-Mesnil, Aulnay-sous-Bois et Sevran.

Une situation géographique qui contribue largement à la mise en place de la nouvelle interterritorialité. « Ce territoire a une vraie cohérence, nous sommes une porte d’entrée de la métropole », explique Bruno Beschizza, maire (LR) d’Aulnay-sous-Bois, et président du nouveau territoire.

Pôle aéronautique

Ces huit communes, pourtant, entretenaient jusqu’à présent des relations à géométrie variable. D’un côté, la communauté d’agglomération Terres de France, autour de Sevran, Villepinte et Tremblay-en-France. De l’autre, celle de l’aéroport du Bourget, avec Dugny, Drancy et Le Bourget. Et, isolées, Le Blanc-Mesnil et Aulnay-sous-Bois, la ville la plus peuplée du territoire. « Les deux communautés d’agglomération n’avaient pas non plus la même façon de travailler, souligne Bruno Beschizza : la première était surtout concentrée sur l’animation de projets à long terme et la création de nouveaux services, la seconde vers les services de proximité et les investissements sur le patrimoine existant ». Pour trouver une alchimie durable, le territoire a décidé de créer, outre un bureau, un conseil des maires, pour que chaque édile trouve son compte dans cette nouvelle intercommunalité. Sa première priorité sera de décider, dans ce contexte où les disparités étaient importantes, quelles compétences seront finalement d’intérêt territorial.

A moyen terme, le territoire se prépare à de grands chambardements. Il devrait abriter sept gares du Grand Paris express, et s’affirmer comme un territoire à part entière entre la capitale et son aéroport. Les projets ambitieux, d’ailleurs, ne manquent pas. Au premier rang d’entre eux, le renforcement du pôle aéronautique du Bourget, que l’installation en cours d’une nouvelle usine d’Eurocopter et d’un centre de R&D d’EADS est venue conforter. En discussion, également, l’installation possible du centre européen de pièces détachées du Brésilien Embraer et d’un centre de formation des apprentis des métiers de l’aérien. Parallèlement, un incubateur-pépinière-hôtel d’entreprises dédié à la création et au développement des jeunes entreprises innovantes y verra le jour mais aussi, porté par le pôle de compétitivité Astech, un démonstrateur qui permettra aux PME de tester leurs produits. Ce projet – Aigle – devrait être opérationnel courant 2017.

Trois quartiers à Aerolians

Autre projet très ambitieux : Aerolians. Porté par l’ex-communauté d’agglomération Terres de France, Aerolians est un projet d’aménagement de la zone située entre l’aéroport de Roissy et le parc des expositions de Villepinte. Dans cette ZAC de 200 hectares, émergeront trois grands quartiers. Un quartier consacré aux échanges internationaux. Il hébergera notamment le Asia Business Center – en construction – permettant, par exemple, aux grossistes jusqu’ici installés dans Paris de disposer de locaux en propre et d’une vitrine. Restaurants, hôtels et commerces sont également prévus, voire pour certains en cours de construction. Le second quartier sera un centre événementiel, comprenant notamment le Colisée, un équipement multifonctionnel (sport, musique, etc.) de 8 000 à 10 000 places. Enfin, la troisième partie de la ZAC permettra l’extension du parc des expositions de Villepinte. En tout, Aérolians pourrait créer une vingtaine de milliers d’emplois à l’horizon 2030.

Vue de la ZAC Aérolians

Vue du projet Paris-Asia Business center de la ZAC Aerolians. @ Archifrance

Déjà, les huit maires de Terres d’envol ont su s’unir pour une cause : s’opposer au projet de zone commerciale et de loisirs géante Europacity, dans le Val d’Oise voisin. Ils ont publié un communiqué de presse pour s’étonner du soutien public au projet « alors que les collectivités locales portent déjà des projets de développement économique et social durables, dans des secteurs déjà urbanisés et en cohérence avec l’implantation des gares du Grand Paris ».

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