Maurice Leroy décoré de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy

L’ancien président de la République a décrit avec humour et sincérité la personnalité de Maurice Leroy, nommé chevalier de la légion d’honneur, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, département que présida longtemps l’ancien ministre de la Ville, figure clé de l’histoire récente du Grand Paris, aujourd’hui très sévère sur « le surplace du projet ».

Une remise de légion d’honneur à Maurice Leroy, réputé pour son sens de la convivialité et son savoir-vivre à la française, sans vin d’honneur… C’est à ce genre de symbole que l’on mesure combien la persistance de l’épidémie dégrade nos vies quotidiennes ! Mais qu’importe, la cérémonie de remise de la décoration par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, à Vendôme (Loir-et-Cher), n’en fut pas moins fort chaleureuse. A l’image du discours de l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine : « C’est la première fois que je décore un ancien communiste, Maurice, tu m’auras vraiment tout fait », a entamé Nicolas Sarkozy.

L’ancien président a rappelé que Charles Pasqua, alors président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, avait été pour beaucoup dans la conversion politique de l’ancien ministre de la Ville, qui fut réputé « le plus centriste des sarkozystes », après avoir été longtemps surnommé le « coco de Pasqua », titre du premier article de presse consacré à ce politique hors-pair.

Maurice Leroy s’est vu remettre sa médaille de chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur vendredi 10 décembre 2021 par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. © Jgp

L’ancien président a rendu hommage aux qualités humaines et aux valeurs de l’ancien ministre de la Ville. © Jgp

Maurice Leroy. © Jgp

Maurice Leroy œuvra, en effet, pour le compte du conseil départemental des Hauts-de-Seine, avec l’architecte Roland Castro, à la mise en œuvre du Pacte 92, un programme de rééquilibrage social de l’habitat et de lutte contre la ségrégation dans le département.

Nicolas Sarkozy a loué l’engagement, la force et l’humanisme du récipiendaire, frappant souvent juste : « Maurice n’est pas un iceberg, a résumé le conférencier international, c’est un homme vibrant ». L’ex-président a rappelé le rôle essentiel joué par l’ancien député du Loir-et-Cher (1997-2019) quand il était ministre de la Ville (2010-2012), pour parvenir à un accord entre l’Etat, incarné par le secrétaire d’Etat à la Région Capitale Christian Blanc et la Région, présidée par Jean-Paul Huchon, qui défendait jusque-là deux tracés différents pour le futur Grand Paris express.

Aréopage de VIP

Christian Blanc et Jean-Paul Huchon étaient d’ailleurs présents le 10 décembre 2021 en fin d’après-midi à Vendôme, tout comme un aréopage de personnalités, parmi lesquelles on notait notamment l’ancien président de Suez Gérard Mestrallet, le président de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier, le sénateur des Hauts-de-Seine Hervé Marseille, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée Henri Guaino, le compositeur Didier Barbelivien, le sénateur de Paris Pierre Charon, l’ancien sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgio, ainsi que de nombreux élus locaux du Loir-et-Cher et plusieurs journalistes politiques, de Christine Clerc à Guillaume Tabard, en passant par Gérard Leclerc.

Nicolas Sarkozy dédicace « Promenades », en amont de la cérémonie de décoration. © Jgp

Jean-Paul Huchon, ancien président de la région Ile-de-France. © Jgp

Christian Blanc, ex-secrétaire d’Etat au développement de la Région Capitale.© Jgp

La salle de spectacle du Minotaure, à Vendôme (Loir-et-Cher), était comble. © Jgp

Damien Robert, nouveau président d’In’li, en discussion avec Thomas Hantz (SGP), tous deux anciens membres du cabinet de Maurice Leroy au ministère de la Ville. © Jgp

« Maurice, c’est un gourmand », a encore déclaré l’auteur de « Promenades », dédicacé en amont de la cérémonie, évoquant la générosité de l’ancien maire du Poislay (1989-2001), son amour de la politique, de la vie, de sa famille et des gens. « J’ai commis une erreur, a poursuivi l’ancien président : je croyais que Maurice Leroy était inexportable, que c’était un produit français, à consommer en France. Et voilà que les Russes te veulent ! », a-t-il poursuivi, clin d’œil à ses responsabilités actuelles de directeur général adjoint du Grand Moscou, auprès du maire de la capitale russe Sergueï Sobianine. Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux qualités humaines de Maurice Leroy, à sa force de caractère, faisant que, quels que soient par ailleurs les drames ou les chagrins, le récipiendaire « a toujours l’élégance de ne pas le montrer », contrastant « avec un monde de geignards et de pleurnichards ».

« Le surplace du Grand Paris »

Maurice Leroy a commencé son allocution par des remerciements adressés à sa famille. Il a rappelé qu’il avait été, dans cette même salle du Minotaure, des mains d’Eric Raoult, alors ministre de la Ville, en présence de Charles Pasqua, décoré dans l’ordre national du mérite, en 1997. Avec une sévérité surprenante, Maurice Leroy a fustigé « le surplace du projet du Grand Paris, que personne ne porte plus politiquement ». « Pas une seule gare du Grand Paris express n’a été inaugurée, alors que le métro du Grand Moscou en est à sa centième gare ouverte », a-t-il indiqué. « Je ne crois qu’à la fidélité », a poursuivi celui qui commença sa carrière au PCF pour la finir chez les centristes, tout en gardant des amis dans les deux camps.

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