La Région veut réorienter les aides au logement social vers les secteurs en déficit

Pour rééquilibrer l’offre sociale d’habitat, la nouvelle majorité régionale compte cesser de subventionner les logements sociaux dans les villes présentant plus de 30 % d’HLM et faire appliquer la loi SRU partout. Un recensement du foncier potentiel sera effectué notamment près des lycées et des gares, et un PTZ régional pourrait abonder le dispositif national.

« La philosophie de notre action ne consiste pas à cesser de subventionner le logement social, mais à réorienter les aides régionales vers les secteurs qui en sont dépourvus, tient à rectifier Geoffroy Didier, vice-président au logement de la région Ile-de-France. Nous souhaitons créer davantage de mixité sociale. » Pour ce faire, la nouvelle majorité régionale compte agir sur deux leviers. Le premier vise à « casser les ghettos urbains ». « Il faut arrêter de concentrer les mêmes difficultés aux mêmes endroits », argue Geoffroy Didier.

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Geoffroy Didier, vice-président au logement de la région Ile de France. ©Dr

Les communes dont le parc de logements excède 30 % d’HLM ne percevront plus de subvention régionale pour financer les Plus (prêt locatif à usage social), soit la création de logement social classique, ni les PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) dédiés aux personnes les plus en difficultés. Le montant de ces subventions totalisait auparavant entre 80 et 100 millions d’euros par an.

« En revanche, nous maintenons le soutien au PLS (prêt locatif social) qui a été interrompu par la précédente majorité en 2014 et en 2015 », fait valoir l’élu. Avec un plafond de ressources supérieur de 30 % à celui d’un logement social classique, ce dispositif s’adresse aux classes moyennes.

10 millions de m2 potentiels près des lycées.

Le deuxième levier de la Région sera de faire appliquer la loi SRU. Cette loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain, renforcée par la loi Alur, fixe à 25 % le quota d’HLM obligatoire dans certaines communes situées en zone dense à l’horizon 2025. Sur les quelques 200 villes françaises défaillantes, 40 se situent en Ile-de-France. « Cela ne se fera pas du jour au lendemain, notamment parce qu’il faut trouver du foncier », convient Geoffroy Didier, qui tout en étant « volontariste » reste « réaliste ».

Pour construire davantage, le conseil régional compte utiliser le foncier qui lui appartient. Il a ainsi recensé dix millions de mètres carrés potentiels aux abords des lycées pour, par exemple, y réaliser des résidences pour les jeunes. Un deuxième gisement va être recherché du côté des gares. « En échange des investissements que la Région porte en matière de transports, nous souhaiterions que la SNCF et la RATP recensent leurs terrains situés à proximité des gares et nous facilitent leur acquisition afin de pouvoir y implanter de l’habitat social », indique Geoffroy Didier. Enfin, pour favoriser la primo accession, la région Ile-de-France envisage de créer un prêt à taux zéro (PTZ), du même montant et en complément de celui de l’Etat.

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