Lors d’une conférence de presse conjointe, le groupement conduit par Bouygues et la Métropole du Grand Paris a présenté les détails du Centre aquatique olympique de la Plaine Saulnier. Un projet naturellement exemplaire, JOP obligent.
Le centre aquatique, dont la métropole du Grand Paris est maître d’ouvrage, fait partie des rares équipements majeurs à construire en vue des Jeux 2024, 95 % des sites dédiés aux Jeux étant déjà existants ou temporaires. Patrick Ollier, président de la Métropole, et Bernard Mounier, directeur général délégué de Bouygues construction, ont convenu qu’ils avaient su constamment garder un caractère constructif et courtois à des négociations dont ils n’ont pas, par ailleurs, masqué la franchise, pour aboutir au juste prix. 147 millions d’euros, en l’espèce, dont 20 millions d’euros pris en charge par la MGP, la Solideo assumant l’essentiel de l’investissement. La Métropole accordera une subvention de 2 millions d’euros par an au concessionnaire en phase d’exploitation, soit 29 millions tout au long des 15 ans du contrat.
Le président Ollier s’est félicité de ce que cet équipement, en phase héritage, soit un outil de la politique de rééquilibrage territorial de la Métropole, dans un département mal doté en équipements sportifs, et singulièrement en piscine. L’élu a souligné que la MGP participait par ailleurs au financement de quatre autres centres aquatiques de Seine-Saint-Denis. « Ce département a besoin d’être aidé », a-t-il indiqué.
« La passerelle qui reliera le centre aquatique olympique au Stade de France changera complètement la physionomie des lieux », a indiqué le maire de Rueil-Malmaison. Ce dernier s’est également félicité que les partenaires du projet tiennent les délais, avec un dépôt de permis de construire en avance de trois semaines sur le calendrier initial.
Une large place accordée au bois
Au sein du groupement lauréat du projet, Bouygues bâtiment Ile-de-France et Récréa porteront respectivement la conception, la construction et l’exploitation du centre aquatique, Omnes portera majoritairement le financement privé du projet, notamment le programme d’activités complémentaires aux activités aquatiques.
La conception du centre aquatique et du franchissement piéton attenant a été confiée par Bouygues bâtiment Ile-de-France aux agences d’architecture VenhoevenCS (Amsterdam) et Ateliers 2/3/4/ (Paris). Gestionnaire d’équipements sportifs autour de l’eau depuis 30 ans, Récréa sera l’interlocuteur unique de la collectivité pour gérer dans la durée l’animation et l’exploitation technique du centre aquatique et portera l’ensemble des engagements d’exploitation. Dalkia, filiale du groupe EDF, assurera l’ensemble des opérations d’exploitation technique du bâtiment et portera l’engagement de performance énergétique.
Le projet, qui accorde une large place au bois, a la particularité d’avoir des espaces complémentaires loués à des opérateurs sportifs variés : Arkose (escalade), Le Five (foot et basket padel) et Récréa (fitness). « Les différentes configurations et la diversité des usages du centre aquatique rendent complexe et passionnante la construction de cet équipement innovant, a indiqué Allisson Montet-Bertide, directrice du projet chez Bouygues bâtiment Ile-de-France. Notre groupement a fait le choix d’en faire un projet structurant, aussi bien dans les ambitions environnementales et de développement durable qu’il porte, que pour sa contribution au rayonnement du territoire où il est implanté. »

Bernard Mounier, directeur général délégué de Bouygues construction, Patrick Ollier, président de la MGP et Quentin Gesell, maire de Dugny. © Jgp
« Sculpture de bois émergeant d’un paysage vert, signal dans le ciel métropolitain, la halle sportive affirme ses valeurs durables », indiquent les architectes. La majeure partie de la structure est en bois, ce qui permet de réduire une partie des émissions de CO2. Espace de grande envergure, la halle olympique est le cœur du complexe. « La voûte inversée de la toiture, comme une immense voile tendue, franchit les 80 m nécessaires à l’accueil des spectateurs autour du bassin de compétition, soulignent les architectes. Nous avons dessiné un projet aussi compact que possible, pour laisser le plus de place à la terre, aux arbres », a souligné Laure Mériaud, de l’Atelier 2/3/4/.
90 % d’énergies renouvelables
90 % des énergies utilisées sur le bâtiment seront des énergies renouvelables ou de récupération. La quasi-totalité du toit en forme de vague sera recouverte de panneaux photovoltaïques. EDF ENRs, filiale d’EDF, réalisera cette ferme solaire urbaine, une des plus grandes de France, qui permettra d’assurer un quart des besoins en électricité du centre aquatique et ainsi de fonctionner en autoconsommation.
5 défis à relever
Situé au cœur de la ZAC de la Plaine Saulnier, le centre aquatique de Saint-Denis répondra à cinq défis principaux, fait valoir la métropole du Grand Paris :
- Être adapté à l’organisation d’évènements sportifs d’envergure nationale et internationale.
- Être une référence dans la qualité de l’équipement mis à disposition des athlètes de haut niveau.
- Être un lieu d’apprentissage et d’accès pour tous à la pratique de la nage.
- Être un lieu privilégié pour la pratique sportive des habitants de la Métropole.
- Être un équipement exemplaire et innovant en termes de développement durable.
Une fois achevé, le site en phase Héritage se divisera entre :
- Un bassin de 50 m et 10 lignes d’eau.
- Un bassin de plongeon, accueillant le pôle plongeon France.
- Des tribunes de 2 500 places assises en configuration « fer à cheval » pour une ambiance Arena.