En avril dernier, Paris Ile-de-France Capitale Economique a publié une étude interrogeant le lien entre vitalité culturelle, concentration des industries créatives et attractivité. Intitulée « Culture et industries créatives, un atout économique, social et territorial pour le Grand Paris », elle met en lumière un secteur culturel générateur de valeur économique, pesant lourd dans l’économie francilienne…
21,5 milliards d’euros. Tel est le poids estimé du secteur culturel dans le PIB de la région Capitale. Selon Paris Ile-de-France Capitale Economique, la culture et les industries créatives représenteraient 10 % des emplois, soit plus que les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de la pharmacie réunis. Les start-up culturelles franciliennes s’avéreraient en outre plus dynamiques, avec une hausse de 31,2 % des créations d’entreprises entre 2019 et 2020 contre 27,4 % en moyenne nationale.
Par ailleurs, avec plus de 700 infrastructures de création et de lieux de formation, 8 000 lieux de diffusion, l’organisation en 2022 de 500 festivals et de 300 expositions, l’ouverture ou la réouverture de 44 lieux culturels entre 2014 et 2019 pour seulement 9 % de la population nationale, le Grand Paris se caractérise à la fois par une hyper-concentration des infrastructures culturelles et par une population « sur-consommatrice » de produits culturels comparé à d’autres villes.
Des chiffres réaffirmant les potentiels que la culture et les industries créatives offrent pour le territoire. Dans son étude intitulée « Culture et industries créatives, un atout économique, social et territorial pour le Grand Paris », Paris Ile-de-France Capitale Economique pose la question du lien entre, d’un côté, attractivité et, de l’autre, vitalité culturelle et concentration des industries créatives, en analysant des chiffres clés et en recueillant le témoignage d’acteurs du secteur culturel.
Rencontre entre les mondes de la culture et de l’entreprise
« Paris est la ville la plus créative au monde, c’est ici que le lien entre création culturelle et création de valeur doit être abordé », a déclaré Soumia Malinbaum, présidente de la CCI Paris, le 17 avril 2023 lors de la présentation de l’étude. Un lien en effet évident pour l’attraction des touristes de loisirs ou d’affaires : ils étaient 55 millions en 2019 et 65 % à visiter au moins un monument ou un musée, générant 22 milliards de retombées économiques indirectes la même année. Mais ce lien joue également sur l’attraction des classes créatives, comme le fait valoir Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles d’Ile-de-France : « Aujourd’hui, la vitalité culturelle et artistique d’une ville joue un rôle important dans la décision d’une entreprise de s’y installer ».
En ce sens, l’étude réalisée avec Beaux-Arts & cie et soutenue par la Drac Ile-de-France et la métropole du Grand Paris ne constitue qu’une pièce du projet Les MAGNETiques, initié et porté par PCE. Son ambition : provoquer la rencontre entre les mondes de la culture et de l’entreprise. D’abord, grâce aux soirées MAGNETiques rassemblant des acteurs de ces différentes sphères pour débattre et explorer des pistes d’actions afin de renforcer l’attractivité du Grand Paris grâce à la vitalité culturelle du territoire dans toute sa diversité ; ensuite avec l’organisation de résidences d’artistes en entreprise qui vise à initier un nouveau type de création et de créativité chez les artistes comme dans les entreprises. Pour Xavier Lépine, président de PCE, « l’attractivité économique ne peut pas être un sujet décorrélé de celui de la culture, secteur économique puissant, sorte d’aimant capable d’attirer des talents et moteur d’innovation ».