Julien Bayou présente son green new deal et fustige la « mauvaise gestion » de Valérie Pécresse

Entouré de la maire du 14e arrondissement de Paris Carine Petit et du maire de Marcoussis (Essonne) Olivier Thomas, Julien Bayou a décliné les 16 propositions de son green new deal jeudi 3 juin 2021. La tête de liste d’Europe écologie-les Verts a fustigé « la mauvaise gestion » de Valérie Pécresse.

« J’ai mis deux heures quinze pour venir de Marcoussis à Paris, tout simplement parce que l’absence de transport en commun m’a obligé à prendre la voiture. Valérie Pécresse nous avait promis la révolution des transports, en fait, on a régressé », a déclaré Olivier Thomas, en introduction de la séance de présentation des 16 propositions du programme d’Europe Écologie les Verts (EELV), dans le 19e arrondissement de Paris. Un rendez-vous lors duquel propositions et critiques – souvent acerbes – de la gestion de l’exécutif sortant ont alterné.

Le maire de Marcoussis a plaidé pour des transports en site propre, afin de fluidifier leur circulation et de convaincre les Franciliens de les emprunter davantage. L’élu a déploré que Valérie Pécresse n’envoie pas les rapports préalables aux délibérations du conseil aux élus de l’opposition, leur interdisant de se prononcer en connaissance de cause. « Valérie Pécresse est la championne du monde de l’annonce et des appels à projets, du saupoudrage et du clientélisme », a poursuivi Olivier Thomas. De même, l’ancien président de l’Agence des espaces verts a regretté que Valérie Pécresse ait décidé de supprimer cette structure, qui assurait notamment des missions d’éducation à l’environnement.

Julien Bayou présente ses 16 propositions, jeudi 3 juin 2021. © Jgp

« Quand on agit pour le climat, on agit pour l’emploi », a scandé l’élu. © Jgp

Après cette entrée en matière, Julien Bayou a présenté les grandes lignes de son projet pour bâtir une Région conjuguant transition écologique et justice sociale. Pour la tête de liste d’EELV, l’Ile-de-France se caractérise aujourd’hui par ses déséquilibres, « avec 2/3 des emplois concentrés sur 6 % du territoire », aboutissant aux mouvements pendulaires que l’on connaît. « On artificialise l’équivalent de 413 terrains de foot chaque année », a-t-il poursuivi, évoquant également pêle-mêle les 10 000 décès évitables par an, provoqués par la pollution, et les 750 000 personnes en attente d’un logement social ».  Avec un enjeu en forme de leitmotiv : « quand on agit pour le climat, on agit pour l’emploi ».

« Appliquer sans filtre les 149 propositions de la CCC »

Le premier engagement des Verts, s’ils sont élus, consistera donc « à appliquer en Ile-de-France et sans filtre, les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, dont 90 % ont été sabordées par le gouvernement ». Julien Bayou entend généraliser ces conventions citoyennes, proposant par exemple que les lycéens aient leur mot à dire sur les travaux programmés dans leur établissement. « Nous voulons que 5 % du budget de la Région soit participatif », a-t-il indiqué à ce sujet.

Le candidat a annoncé que les 3 milliards d’euros qu’il compte consacrer à la transition écologique de la Région capitale permettront de créer quelque 200 000 emplois. « On compte une création d’emploi pour cinq logements bénéficiant d’une rénovation thermique, l’agriculture biologique crée plus d’emplois que l’agriculture classique, idem pour le petit commerce face à la grande distribution ou pire encore face à Amazon », a-t-il poursuivi. Même chose pour l’économie circulaire.

Avec les Verts au pouvoir en Ile-de-France, la critérisation des aides fera son retour. « Lorsque Valérie Pécresse accorde une aide d’un million d’euros à Renault, alors que l’Etat vient déjà de lui attribuer cinq milliards, il s’agit d’une aide à la suppression d’emplois », a  encore fait valoir la tête de liste. EELV entend aussi rétablir en nombre les emplois tremplins, Julien Bayou en annonçant 30 000, dans le cadre d’un plan de deux milliards d’euros financés par l’emprunt. Un schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) 100 % vert et social figure aussi au nombre des propositions présentées ce jeudi 3 juin 2021.

Olivier Thomas, maire de Marcoussis. © Jgp

Carine Petit, maire du 14e arrondissement de Paris. © Jgp

« Le bilan de Valérie Pécresse est mauvais », a martelé l’ancien leader de Jeudi noir tout au long de sa conférence. Julien Bayou conteste, ainsi, le regroupement des hôpitaux de Longjumeau, de Juvisy-sur-Orge et d’Orsay dans un nouvel établissement situé sur le plateau de Saclay, aboutissant à la fermeture de 600 lits. Le fondateur de Génération précaire propose de consacrer 1,5 milliard d’euros à la lutte contre la pollution de l’air, et de s’attaquer à la pollution par le bruit, « qui provoque de vraies souffrances psychiques ».

Réorienter l’agriculture francilienne

Les Verts s’engagent à offrir une alimentation 100 % bio dans les écoles, et de réorienter l’agriculture francilienne, tournée à 82 % vers l’export. Une politique qui passerait par la création d’une régie agricole publique, salariant les agriculteurs pour leur permettre de cultiver des produits de qualité, sans contraintes de rentabilité excessives.

« Valérie Pécresse n’a rien fait durant son mandat pour le vélo », estiment les Verts, affirmant leur volonté de créer 1 000 km de pistes cyclables supplémentaires. En matière de mobilité, EELV est favorable à la création d’un Navigo +, regroupant sur une même application les différents modes de transport disponibles, du train à la trottinette. Un « ticket de fin de semaine », d’un montant de cinq euros, permettra en outre des déplacements illimités le week-end.

Un soutien aux étudiants de 400 euros par mois, cofinancé avec l’Etat, est également annoncé par Julien Bayou, de même que l’expérimentation d’un revenu d’existence de base, cher à son colistier le président de Génération.s Benoit Hamon. Cinq milliards d’euros au cours des cinq prochaines années seront consacrés à la rénovation énergétique des bâtiments. Concernant le logement, Julien Bayou déplore, tout comme la tête de liste de La France insoumise Clémentine Autain, que l’exécutif sortant « ait divisé par trois le budget régional », et s’engage à consacrer 100 millions d’euros pour le logement social.

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