Débats de la FPI : « Le Grand Paris brûle-t-il ? »

Batir-en-IDF.fr, la plateforme web de la Fédération des promoteurs immobiliers d’Ile-de-France, a reçu Guillaume Gouffier-Cha, Philippe Dominati et Marc Villand pour débattre de la gouvernance du Grand Paris.

« Le Grand Paris est en état d’apoplexie », a déclaré Marc Villand, lors de la rencontre organisée par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) d’Ile-de-France sur le thème « Le Grand Paris brûle-t-il ? » et mise en ligne le 31 mars 2021 sur sa plateforme web, Batir-en-IDF.fr. Pour le président de la FPI, le périmètre régional est le bon pour mener à bien les projets dont l’agglomération parisienne a besoin. « La Métropole a néanmoins eu l’immense mérite de permettre aux maires, rassemblés, de lancer des projets », a-t-il poursuivi.

Marc Villand s’est inquiété, au passage, de la très faible acceptabilité des projets par les habitants d’Ile-de-France, raison pour laquelle les projets de construction sortent désormais très difficilement. « C’est terrible d’être maire aujourd’hui, ils se font agresser dans la rue pour tout projet de construction », a-t-il poursuivi. Le président d’Interconstruction a déploré que la nécessité, en Ile-de-France, d’obtenir du préfet un agrément pour toutes les constructions de bureaux alourdisse encore des procédures déjà particulièrement contraignantes. « Jusqu’à présent, les élections municipales provoquaient une réduction de 25 % des projets en cours. Cette fois, nous allons atteindre 50, voire 70 % », a estimé Marc Villand.

Marc Villand, président de la FPI Ile-de-France, entouré de Guillaume Gouffier-Cha et de Philippe Dominati. © Jgp

Le plateau télé de Batir-en-IDF.fr, la webTV de la fédération des promoteurs immobiliers francilienne. © Jgp

Guillaume Gouffier-Cha © Jgp

Guillaume Gouffier-Cha, député (LREM) du Val-de-Marne, a justifié le dépôt d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale, co-écrite avec Pacôme Rupin, par la crise que connaît la métropole parisienne, caractérisée selon lui « par la pollution atmosphérique, aquatique, souterraine, une attractivité qui pourrait être bien meilleure, des transports également déficients ». « Notre proposition de loi constitue une étape vers une réforme du Grand Paris plus ambitieuse. Elle vise à sortir de la situation de blocage institutionnel actuel, qui nous conduit à devoir chaque année, en loi de finances, trouver des arrangements qui, au final, ne contentent personne », a estimé le parlementaire.

Levée de boucliers

« La métropole ne peut se décider à Paris, sans tenir compte de l’avis des Départements et de la Région, qui seraient justement associés au pôle métropolitain dont nous proposons la création, en remplacement de l’actuelle Métropole », a également fait valoir le député du Val-de-Marne. Selon lui, le président de la République s’est heurté à la levée de boucliers de tous les élus concernés, chacun défendant son siège. « La réforme du Grand Paris s’est également heurtée à l’absence de vision de l’Etat sur le devenir de l’agglomération parisienne », a-t-il indiqué. L’élu a reconnu, toutefois, que la création du Grand Paris avait réconcilié les élus franciliens avec l’intercommunalité.

Pour Philippe Dominati, « Paris est mal traité par le président de la République, qui ne s’y intéresse pas ». Le sénateur LR a déploré que rien ne se soit passé depuis l’annonce d’une conférence territoriale du Grand Paris, annoncée en 2017 par l’exécutif, et jamais tenue depuis. Le parlementaire a fustigé l’idée d’une région-métropole : « Est-ce que l’on songerait que la région Paca se substitue aux métropoles d’Aix-Marseille ou de Nice », a-t-il demandé, regrettant que l’exemple du Rhône, où le Département et la Métropole ont fusionné en zone dense, n’ait pas été suivi à Paris. « Il faut fondre les trois départements de petite couronne dans la Métropole », a estimé Philippe Dominati. Selon lui, la proposition de loi Gouffier-Cha/Rupin est le fait d’élus battus aux dernières municipales, et souhaitant ainsi tenir une revanche.

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