Jacques Baudrier, adjoint au logement de Paris et président de la Foncière de la ville de Paris, l’office foncier solidaire de la Capitale, organisait mercredi 17 janvier 2024 une visite dans un immeuble insalubre prochainement transformé en une dizaine d’appartements en bail réel solidaire.
Une quinzaine de foyers vivent encore dans le taudis sis au 42 de l’avenue Jean Jaurès (19e arr.), que la mairie de Paris faisait visiter à la presse mercredi 17 janvier 2024. Sur les plans de l’architecte Nicholas Diddi, sous maîtrise d’ouvrage de Paris habitat, l’adresse est en cours de transformation pour offrir, d’ici quelques mois, dix nouveaux logements en bail réel solidaire (BRS), ainsi que plusieurs logements sociaux classiques, gérés par Paris habitat.
Les BRS permettent une accession à la propriété à un prix imbattable dans la capitale puisqu’inférieur à 5 000 euros le m2. Grâce à une astuce simple : la foncière de la ville de Paris demeure propriétaire des murs, pour lequel les acquéreurs leur reversent un loyer, modique, ces derniers ne s’acquittant lors de l’acquisition que de la somme due pour jouir de l’usufruit de l’appartement.
« Nous voulons ainsi montrer que pouvoir se loger n’est pas un crime, même quand on est modeste », a résumé Roger Madec, élu du 19e et ancien maire de l’arrondissement. La ville de Paris dispose de 23 logements en BRS aujourd’hui, ces derniers ayant déjà suscité quelque 2 000 demandes.
Les candidats au BRS, soumis à un plafond de revenus récemment revalorisé, sont départagés grâce à un scoring, les primo-accédants et les occupants d’un logement social étant prioritaires. La mairie souhaite notamment offrir, grâce aux BRS, un parcours résidentiel pour les bénéficiaires d’un logement social. Plusieurs centaines de logements de ce type vont voir le jour dans les mois et les années à venir. Quatre opérations sont en cours au sein de deux ZAC, dont les logements disposeront de vues sur les deux plus grands parcs récemment réalisés ou en cours de réalisation : celui de Chapelle Charbon (18e arr.), « plus grand parc réalisé sous la mandature précédente, et celui de Python-Duvernois (20e), plus grand parc réalisé durant cette mandature », a souligné Jacques Baudrier.
Paris travaille sur ces projets en étroite collaboration avec ses bailleurs sociaux, chargés notamment de la maîtrise d’ouvrage des travaux, ou avec ses aménageurs, lorsqu’il s’agit de constructions neuves. Des appartements en BRS bénéficient de la transformation de garages ou de bureaux en logement. Les servitudes de mixité sociale contenues dans le plan local d’urbanisme bioclimatique de la ville (PLUb), en cours d’enquête publique, prévoient la réalisation d’une centaine de ces logements. « Ce chiffre pourrait être augmenté à l’issue de l’enquête publique », a indiqué Jacques Baudrier.
La crise de l’immobilier, qui conduit certains projets à avorter, multiplie les opportunités d’acquisition par la Ville et devrait également conduire à favoriser l’augmentation du nombre de mises sur le marché de logements en bail réel solidaire. Une aubaine, alors que le taux de rotation au sein des logements sociaux n’a jamais été aussi faible. Les premiers logements de ce type ont été inaugurés récemment à Saint-Vincent de Paul (14e arr.). La municipalité souhaite avoir commercialisé ainsi 1 000 logements en BRS d’ici à 2026.
Jacques Baudrier a annoncé à cette occasion que la foncière logement abordable de la ville de Paris, destinée à offrir des logements à des prix 25 % inférieurs au marché, serait prochainement créée et fera l’objet d’une présentation détaillée ultérieure.
– Coût total prévisionnel de l’opération en BRS : 3,45 millions d’euros HT
– Organisme de foncier solidaire : Foncière de la ville de Paris
– Maitrise d’ouvrage : Paris habitat
– Prix d’achat moyen/m2 des logements commercialisés : moins de 5 000 euros
– Montant de la redevance foncière mensuelle : environ 2,5 euros/m2 de surface habitable