Son autonomie budgétaire retrouvée, l’UVSQ peut regarder vers l’avenir

L’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), n’est plus le symbole des difficultés budgétaire des universités. Avec un résultat positif de 4,6 millions d’euros pour l’exercice 2014, l’UVSQ renoue avec l’équilibre budgétaire et retrouve par conséquent son autonomie en la matière.

Le « plan de retour à l’équilibre », voté par le conseil d’administration en mai 2013 a donc porté ses fruits. « L’alerte a été donnée lors de la préparation du budget 2013 » confie Sophie Dotaro, directrice de la communication de l’UVSQ, « mais c’est dans le cadre de la préparation du budget 2014 que les ennuis ont commencé ». Le plan, mis en oeuvre avec les équipes du rectorat, est très sévère.

« Il a fallu économiser à tous les niveaux et dans tous les secteurs », explique la directrice de communication de l’université. Au niveau de la masse salariale, postes statutaires comme contractuels ont été gelés. Pas d’embauche donc, mais des emplois sauvegardés, « c’était une volonté du directeur directeur de l’université, les quelques départs auraient de toutes façons eu lieu ». L’administration de l’université affirme aussi que « la pédagogie n’a pratiquement pas été touchée ».

De nouveaux outils de contrôle

L’essentiel des économies s’est donc fait sur le budget de fonctionnement. Pour l’année 2014, l’université a du fonctionner avec seulement un quart du budget auquel elle était habituée. Une période douloureuse donc, mais qui a permis de mettre en place nombre d’outils de contrôle. Une part non négligeable des économies effectuées provient par exemple des recouvrement de dettes.

C’est précisément l’absence de tels outils qui fait dire à Sophie Dotaro que l’université n’était pas prête à appliquer la loi LRU. Entrée en vigueur en 2007, la loi sur l’autonomie des universités s’est appliquée en 2011 à l’UVSQ. « On n’avait ni les outils, ni les compétences pour. »

Mais si le passage, mal préparé, à l’autonomie de l’université explique en partie le déficit de 7,2 millions d’euros constaté lors de la préparation du budget 2014, il n’est pas le seul responsable de ce marasme financier. En cause aussi, une gestion qualifiée de « désastreuse » par la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque et par ailleurs épinglée par la Cour des comptes.

Un changement de direction salutaire

Lors de son arrivée aux commandes de l’UVSQ en 2012, Jean-Luc Vayssière hérite des effets pervers de l’ambition de sa prédécesseure, Sylvie Faucheux. Forte du prestige de son université, celle-ci avait enclenché une croissance débridée tant en termes d’infrastructures que de domaines d’études. L’université devient multi-sites et pluridisciplinaire mais de manière incontrôlée. L’ambition prend alors le pas sur la réalité du passage à l’autonomie.

Les partenariats publics-privés (PPP) conclus pour les nouveaux sites devront être renégociés par Jean-Luc Vayssière et l’expansion de la masse salariale – 158 contractuels recrutés en l’espace de trois ans – contrôlée. La hausse des salaires due à l’avancement dans leur carrière du personnel avait, elle aussi, été ignorée. Elle représente pourtant un million d’euros pour l’université. Les généreuses primes que madame Faucheux s’est attribuée passe, dans ce contexte, assez mal. L’express affirme ainsi que le couple Faucheux aurait perçu 65 000 euros de primes en 2011.

Jean-Luc Vayssière ne cessera alors de vouloir donner des gages de confiance au ministère de l’enseignement supérieur, en vain. En mai 2013, il présente son « plan de retour à l’équilibre », deux mois plus tard, les dépenses courantes sont bloquées par Bercy, tout comme l’accès à la comptabilité.

L’université Paris Saclay, principal projet de l’UVSQ

Aujourd’hui, l’état des finances comme les outils de contrôle développés avec l’aide du rectorat ont permis à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines de regagner la confiance de l’Etat. Elle va ainsi pouvoir se concentrer plus sereinement sur son projet phare qu’est Paris Saclay. La mutualisation qu’entraîne le projet a d’ailleurs permis à l’université de faire des économies naturelles. 80% de son offre de masters est en effet labellisée  « université Paris Saclay ». Associée dans cette nouvelle université à des partenaires comme l’Ecole Centrale de Paris ou encore HEC, l’UVSQ a désormais le regard tourné vers l’avenir, même si  « on reste prudent » comme le rappelle sa directrice de la communication.

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