Sylvie Dao (Engie), décrit les raisons de la participation d’Engie à « Inventons la métropole du Grand Paris », lors duquel elle a remporté trois des quatre sites auxquels elle candidatait en tant que copromoteur au sein de groupements.
Engie a donc remporté trois projets au concours d’ « Inventons la métropole du Grand Paris », comme copromoteur, pourquoi cette évolution ?
C’est en effet un nouveau positionnement pour nous, et un nouveau métier. Il y a 18 mois, nous avons décidé de monter dans la chaîne de valeurs de l’immobilier, pour plusieurs raisons. La première réside dans la présence et l’expertise d’Engie sur le ‘’terrain‘’, à travers nos savoir-faire en réseau de chaleur et de froid, notre place de leader en éclairage public, en vidéoprotection, nos solutions innovantes en mobilités et smartgrid multi-énergies… mais également à travers la conception, l’exploitation, la maintenance de tous les lots techniques, le génie climatique, électrique, les télécom, la sécurité et le digital.
Ces métiers font d’Engie un acteur aujourd’hui important au sein des villes et des territoires. Nous avons l’ambition de devenir un leader de la transition énergétique également à l’échelle des territoires. La posture d’Engie est donc de nous situer le plus en amont possible, là où les projets urbains se conçoivent en partenariat avec les promoteurs, les architectes, les bureaux d’ingénierie… et ce afin de promouvoir nos engagements en matière d’énergies, de mobilités et tous les savoir-faire de notre groupe. Nous avons pour cela créé une nouvelle structure filiale d’Engie que je dirige.
Nous avons l’ambition de devenir un leader de la transition énergétique également à l’échelle des territoires.
Pouvez-vous décrire les projets dont vous êtes les lauréats ?
Nous sommes présents, dans le cadre d’un groupement de promoteurs Sogelym Dixence / CA immobilier / Europequipements / NFU sur le projet du franchissement Pleyel avec « Les lumières Pleyel » situé sur une emprise de 160 000 m2 dont 110 000 m2 de tertiaire, d’activités, de bureaux, de commerces. Il s’agit d’un projet marqué par la mixité et la densité et nous sommes convaincus, comme nos partenaires, que c’est ce qui contribuera à rendre la vie de quartier agréable et durable. Nous avons tous, collectivités et entreprises, dépassé l’approche classique séparant logements et bureaux et avons favorisé la modularité. Le projet prévoit également un ensemble d’équipements dédiés aux activités culturelles et sportives. Tout cela est à l’image de nos partenaires, parmi lesquels figurent une vingtaine d’associations et de start-up socio-culturelles qui nous ont accompagnés. Nous avions aussi à nos côtés d’extraordinaires architectes, Snohetta, Chaix & Morel, Baumchlager Eberlé, Atelier 2/3/4 , Maud Caubet, Moreau Kusunoki et Mars architectes C’est aussi une aventure humaine. Et pour les équipes d’Engie, c’est également une collaboration réussie entre promoteurs, architectes et bureaux d’ingénierie.

« A Arcueil, le projet réalisé avec la Compagnie de Phalsbourg emprunte à la forme et à la structure d’une aile de libellule, grande par rapport au corps de l’insecte mais à la fois souple et résistante », indique Sylvie Dao. © Compagnie de Phalsbourg
A Arcueil, où nous intervenons aux côtés de la Compagnie de Phalsbourg porteur de l’offre, le projet est fondé sur le biomimétisme et s’inspire de la nature pour son architecture comme pour ses innovations technologiques. Il emprunte à la forme et à la structure d’une aile de libellule, grande par rapport au corps de l’insecte mais à la fois souple et résistante. Les parois sont conçues en s’inspirant du principe d’une double peau, évoluant au cours des saisons et permettant à la fois de s’adapter aux variations de température et d’optimiser la consommation énergétique du bâtiment. Le Museum national d’histoire naturelle nous a accompagné sur ce projet, Engie collabore avec leur laboratoire spécialisé en biomimétisme et nous accueillons dans nos équipes des doctorants depuis plus de sept ans. Sur ce projet aussi ont œuvré de grands architectes, Duncan Lewis, OXO, Parc Architectes, Triptyque architecture et Atelier Georges. « Ecotone » est un immeuble écosystémique à la programmation mixte, ouverte sur son environnement. Le premier projet totalement biomimétique.
Enfin, la reconstruction des puces de Saint-Ouen, avec Novaxia et le talentueux architecte Jean-Michel Wilmotte, nous permettra de rénover le quartier, d’y créer des espaces verts, de rénover l’école des Beaux Arts, l’Office de tourisme et les bâtiments publics existants. Nous voulons également ouvrir le marché aux puces qui est aujourd’hui couvert, pour laisser y entrer le ciel. En termes de programmation, nous souhaitons apporter une complémentarité aux puciers, leur amener une nouvelle clientèle. Le programme prévoit par exemple un centre art et design dans lequel un certain nombre de sociétés exposeront de nouveaux matériaux, du mobilier contemporain dans une logique de complémentarité avec les puces et participera ainsi à créer un lieu emblématique à l’échelle métropolitaine. Ce projet constitue une vraie valorisation du patrimoine pucier et architectural.
Nous voulons également ouvrir le marché aux puces qui est aujourd’hui couvert, pour laisser y entrer le ciel.
Pourquoi avez-vous choisi ces sites ?
Nous avons répondu au nombre de projets que l’on était capable de traiter avec le haut niveau de qualité que l’on souhaitait y mettre, nous étions très attendus par nos partenaires promoteurs et architectes sur le volet innovation dans tous les domaines et nous savions la charge de travail que cela représentait.. C’était la première fois que nous étions partenaires en tant que copromoteur donc très impliqués dès la conception et nous avons mis la barre haut en termes de qualité et de valeur ajoutée, à la fois pour nos partenaires mais aussi pour Saint-Denis, Arcueil, Saint-Ouen et Argenteuil. Nous n’avons pas été choisis lauréat sur ce dernier mais nous avions un beau projet.
Avec Pleyel, c’est aussi la taille du site, nous permettant de déployer un smart-grid multi energies et la mobilité comme précurseurs, qui nous a attiré. De plus, Engie est très investi sur ce territoire et depuis de longues années. A Arcueil, nous avions très envie de faire un projet fondé sur le biomimétisme qui correspond à notre manière de concevoir les projets urbains. Les puces de Saint-Ouen, quant à elles, constituaient un challenge, celui de trouver un équilibre entre la rénovation de cet espace et la préservation de l’âme des puces et de l’architecture. Sur ce dernier site, comme d’ailleurs pour Les « Lumières Pleyel » et « Ecotone », nous avons eu de vrais coups de cœur pour les lieux, l’alchimie du programme et de l’équipe et c’est aussi ce qui nous anime.
Cette participation au concours répond aussi à des objectifs de notoriété ?
Nous continuons d’affirmer et de démontrer notre engagement total dans la transition énergétique et la décarbonation, la décentralisation et le digital (3D) sont les lignes directrices de nos projets. Nous sommes déjà très présents dans les villes et les territoires. Il s’agit donc de réaffirmer notre ancrage territorial et notre participation à un développement harmonieux de ces territoires.