L’architecte-urbaniste a été récompensée pour l’ensemble de son parcours professionnel, lors de la 7e édition du prix des femmes architectes, avec une mention spéciale « œuvre originale » pour la tour « Habiter le ciel ».
« Je suis heureuse de ce prix qui reconnaît mon parcours professionnel et récompense la tour “Habiter le ciel”. Il contribue à donner une visibilité au travail des femmes architectes, encore trop souvent dans l’ombre ! », a déclaré Sophie Denisssof, primée lors de la 7e édition du prix des femmes architectes. « Dans les bâtiments, les morceaux de ville sur lesquels j’ai travaillé, je garde une même constante : créer une hospitalité de l’espace urbain et de l’architecture, générer le plaisir d’habiter de mille manières, chez soi et ensemble. La plus grande appropriation est recherchée car c’est bien elle qui garantit la pérennité, la durabilité », a-t-elle poursuivi. L’architecte a reçu une mention spéciale pour la tour « Habiter le ciel » (appelée aussi Emblematik), un village vertical, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), sur la place du Front Populaire, à la sortie du métro.
Sophie Denissof travaille avec Roland Castro dès 1980. Ils s’associent en 1988. Elle participe aux réflexions innovantes sur la conception de la ville et des territoires qui donneront lieu en 1983 à Banlieues 89, mission du Premier ministre, et, en 1984, à la conception du premier Grand Paris. En 2007, l’Atelier Castro Denissof Associés est lauréat de la consultation internationale sur le Grand Paris et développe des concepts opérants sous la forme des « Chemins de l’urbanité », posant concrètement ce que peut être la manière d’habiter la métropole du 21e siècle – concept concrétisé aujourd’hui avec la construction de la tour « Habiter le ciel ».
Sophie Denissof est intervenue notamment dans les quartiers Quai de Rohan et République à Lorient – devenu un emblème pour la ville et sa carte postale -, dans les quartiers La Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, La Duchère à Lyon, La Croix-Blanche à Vigneux-sur-Seine… (cf l’ouvrage « (Re)Modeler – Métamorphoser », Editions Le Moniteur). Chevalier des Arts et Lettres, elle a également enseigné « le projet architectural », à l’Ensa Paris La Villette.
Habiter le ciel
Habiter le ciel, dans la ville, représente un signal urbain, un repère susceptible de contribuer à l’identité du lieu. Le sol monte avec les étages de la tour et façonne, tous les quatre niveaux, de grands jardins suspendus. Chaque jardin est entouré de logements en duplex superposés, qui enrichissent la perception de la tour par la variété des échelles qu’ils fabriquent. La typologie des duplex et des loggias permet de favoriser l’appropriation du logement. Le vis-à-vis se joue avec la ville, le Grand Paris. Les cours-jardin, lieux de proximité, favorisent le développement de nouveaux usages : on habite chez soi comme dans une maison et, avec les autres, en commun. Habiter le ciel répond aux préoccupations urbaines, écologiques et sociales actuelles : maîtriser l’étalement urbain, favoriser la compacité, proposer un art de vivre.