Le n° 424 de la revue Urbanisme, qui fête ses 90 ans, signe le renouveau d’un média qui entend demeurer une référence pour les acteurs qui réfléchissent, conçoivent, financent et réalisent la ville, tout en réveillant son contenu afin d’élargir son lectorat, notamment en direction des collectivités territoriales.
« Nous voulons à la fois rester ou redevenir la revue de référence des professionnels de l’urbanisme, mais aussi élargir notre lectorat, notamment en direction des collectivités territoriales », indiquait Julien Meyrignac, mercredi 23 mars 2022, lors du cocktail de lancement de la refonte de la revue Urbanisme, à la librairie du Musée des arts décoratifs, rue de Rivoli, à Paris.
Fondée en 1932, la revue, qui fête ses 90 ans et dont l’actionnaire est la Scet, filiale de la Caisse des dépôts, s’adresse toujours « à ceux qui réfléchissent, conçoivent, financent et réalisent la ville ». Des instituts de recherches et des bibliothèques universitaires, en France et à l’étranger, des Conseils d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE), des structures de l’économie mixte, des aménageurs (EPA, EPL) ainsi que des urbanistes, architectes et paysagistes composent aujourd’hui l’essentiel du lectorat de la revue.
« Alors que nous vivons dans un monde d’infobésité, où l’on vous propose 50 webinaires si vous tapez ZAN sur Google, nous souhaitons nous distinguer en choisissant les meilleurs experts », souligne le rédacteur en chef. Qui entend aussi rompre avec la ligne éditoriale précédente, jugée insuffisamment attrayante, trop académique. « Notre prochain numéro comprendra un dossier sur le logement, avec trois interviews croisées, de maîtres d’ouvrages, avec la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Baptiste Blanc, rapporteur du logement au Sénat, d’opérateurs avec Alain Dinin (Nexity) et André Yché (CDC habitat), ou d’experts, avec Catherine Sabbah (Institut des hautes études pour l’action dans le logement) et Thibault Tellier, professeur des universités à Science-Po Rennes », illustre Julien Meyrignac.
Une large place à l’actualité culturelle
Une large place continuera à être consacrée à l’actualité culturelle en lien avec l’urbanisme, conformément à la promesse originelle du journal, qui traite depuis sa création de la ville, de la société et de la culture, trinité éditoriale et baseline à laquelle s’ajoutent désormais « les territoires ». « Nous avons la conviction que plus que jamais l’art urbain est au cœur de la fabrique de la ville. Le hip-hop, qui était underground, est devenu mainstream, tout comme le street art, indique le rédacteur en chef. Le fait qu’une société de jeux vidéo telle qu’Ubisoft recrute des architectes et des urbanistes pour construire les villes virtuelles les plus réalistes constitue également un signe », poursuit-il.
Le nouveau « red’ chef », qui fut longtemps consultant en urbanisme, s’est entouré de Rodolphe Casso, en provenance d’Ecran total, au poste de rédacteur en chef adjoint et d’un comité scientifique qui s’est élargi et féminisé. Jean-Baptiste Marie, directeur général de l’Europe des projets architecturaux et urbains, Sophie Ricard, architecte/urbaniste AMO à Permanence architecturale, Lise Bourdeau-Lepage, professeur de géographie (université Jean Moulin – Lyon 3), Vianney Delourme, cofondateur d’Enlarge your Paris, ou Chloé Voisin-Bormuth, directrice de la recherche à la Fabrique de la cité, figurent parmi ces nouvelles personnalités, rejoignant les membres déjà présents, tels qu’Ariella Masboungi, Grand prix de l’urbanisme 2016, l’architecte urbaniste David Mangin, ou le directeur de l’Agence d’urbanisme de Bordeaux, Jean-Marc Offner.
Au sommaire du 1er numéro de la nouvelle formule
Une interview de François Rieussec, président de l’Union nationale des aménageurs, dans laquelle il propose la création d’un « permis d’aménager bioclimatique » ; un focus sur les six projets lauréats de la 16e édition d’European, le concours destiné aux jeunes professionnels de la conception urbaine, paysagiste et architecturale, sur le thème de la ville vivante ; une analyse sur la condition d’architecte (« peut-on être jeune et architecte ? »), dans laquelle Julie Démoulins, fondatrice d’Ovation architecture, revient sur le « fardeau temporel, qui pèse encore lourd sur sa génération » ; des dossiers, sur les divergences de conception de la ville, entre ceux qui capitalisent toujours sur le digital et la performance et ceux « qui envisagent l’avenir des villes sous l’angle de l’informalité et de la frugalité », ou sur les nouvelles activités productives en villes… Egalement au sommaire, un long article sur l’exposition « Hip-hop 360 », qui célèbre 40 ans de cultures urbaines à la Philharmonie de Paris, un autre sur la vie à 20 ans dans la « diagonale du vide » ou un autre encore sur le portrait de la jeunesse francilienne dressé par l’Institut Paris Region. Des critiques de livres, mais aussi de films, avec une monographie consacrée à Hafsia Herzi, la réalisatrice de « Bonne Mère » et de « Tu mérites un amour ». Telle est l’alchimie du premier numéro de la nouvelle formule d’Urbanisme.