J. JP Martin : « Nous contestons la procédure retenue pour décider de la fermeture des voies sur berges »

Jacques JP Martin, président de l’établissement public territorial Paris Est Marne et Bois (Val-de-Marne), souhaite, en formulant un recours au tribunal administratif, que la maire de Paris reprenne le dossier de la fermeture des voies sur berges. Explications.

Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne.

Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne, président de Paris Est Marne et Bois. © DR

Quel est l’objectif du recours que vous venez de former auprès du tribunal administratif à propos de la fermeture des voies sur berges ?

Ce recours, déposé par les 13 communes qui composent l’établissement public territorial (EPT) que je préside, n’est pas contre le principe de fermeture des voies sur berges en lui-même mais contre la procédure qui a conduit, de façon contestable, sans négociations avec ses voisins, la mairie de Paris à cette décision. Nous considérons que cette procédure n’a pas respecté un certain nombre de points, sur le fonds comme sur la forme. Alors que la commission d’enquête avait rendu un avis défavorable à ce projet, il nous aurait semblé naturel qu’Anne Hidalgo décide d’associer la banlieue à cette mesure. Or plutôt que de faire un geste en direction des communes, associées avec la capitale dans la métropole du Grand Paris, la maire de Paris a décidé de passer outre la décision de la commission d’enquête. Nous sommes particulièrement concernés dans l’est, puisque l’A4 est le prolongement naturel des voies sur berges, avec un passage obligé par l’échangeur de Bercy, qui voit transiter 220 000 véhicules par jour. Cela dit, je n’attaque pas Anne Hidalgo elle-même. Notre démarche ne constitue pas une déclaration de guerre mais une façon appuyée de demander à être associés à ce dossier.

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De même que le nuage de Tchernobyl ne s’est pas immobilisé à la frontière franco-allemande, la pollution de l’air ne s’arrête pas au périphérique. J’en veux pour preuve le fait que le récent arrêté relatif à la circulation alternée pris par le préfet incluait dans son périmètre des communes situées dans le territoire que je préside. Nous sommes nous aussi concernés par la pollution de l’air et avons l’ambition de mettre en œuvre un plan qualité de l’air, pour les années à venir.

Quelles sont vos propositions ?

Nous proposons un moratoire qui nous permette de réfléchir ensemble à la mise en place de modes de transport alternatifs. Aujourd’hui, la fermeture des voies sur berges n’a fait que déplacer les véhicules et donc la pollution. Les voitures qui empruntaient ces voies se sont égayés sur les quais hauts et d’autres axes, et les véhicules qui n’empruntent plus l’échangeur de Bercy se répartissent entre les différentes portes qui l’entourent, de Charenton ou de Vincennes. Nous voyons dans les voiries municipales des véhicules qui empruntaient jusqu’à présent l’autoroute A4. L’alternative que proposera la ligne 15 du Grand Paris express n’interviendra qu’au début de la prochaine décennie. En attendant, nous pourrions, par exemple, fermer une voie de l’A4 dans chaque sens pour y faire circuler des bus propres, voire électriques, reliant Marne-la-Vallée à la porte de Bercy.

Vous regrettez que la métropole n’ait pas été associée à cette décision ?

On affirme, avec raison, que Paris sera véritablement une capitale mondiale quand elle sera réellement, dans sa vie quotidienne, en symbiose avec sa banlieue. Comment expliquer, dès lors, qu’Anne Hidalgo, qui est la première vice-présidente de la métropole, décide de ne pas associer cette dernière à sa décision ? Elle aurait dû travailler préalablement en concertation avec la banlieue, dans l’intérêt bien compris des Parisiens. Tout ce que nous demandons, en définitive, c’est un rendez-vous lors duquel la maire de Paris accepte de reprendre ce dossier depuis le début.

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