La résidence d’artistes emblématique de Saint-Denis le 6B vient d’être acquise par Plaine Commune auprès du promoteur immobilier Quartus. L’établissement public territorial discute actuellement avec le collectif d’artistes, ainsi sécurisé, pour définir les modalités d’un bail à longue durée. L’ensemble du programme de la ZAC a été revu.
C’est la fin d’un long feuilleton, qui piétinait depuis des années, et le début d’une nouvelle aventure artistique et culturelle. L’ancien immeuble de bureaux d’Alstom, d’architecture brutaliste, qui borde la Seine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a été acquis il y a quelques semaines déjà par Plaine Commune auprès de Quartus. Cette acquisition, réalisée dans le cadre de la politique d’urbanisme culturel développée par « Plaine Co », s’inscrit dans la révision du programme de la ZAC Confluence Néaucité dans son ensemble. « Le précédent programme de la ZAC prévoyait la construction d’un nombre de logements irréaliste, beaucoup trop élevé », commente le président de Plaine Commune Mathieu Hanotin.
Quartus réalisera deux programmes de logements, dont un premier, d’une quarantaine d’unités, situé près de la gare de Saint-Denis. Un vaste parc arboré verra le jour à la pointe du périmètre situé au nord.
Des discussions sont en cours entre Plaine Commune et le collectif d’artistes du 6B pour définir les modalités du bail de long terme que l’établissement public territorial signera avec les résidents, leur permettant de demeurer dans ces lieux emblématiques dans des conditions sécurisées. Le montage proposé par les artistes avait été jugé trop risqué et incertain par les élus du Territoire.
« Un très bon signal »
Fini donc le bail précaire et par conséquent un statut privant le site pendant un quart de siècle d’une relation stable avec le territoire et ses habitants. « Ça change tout, se réjouit Rémi Jacquot, administrateur du 6B. Ça signifie qu’en pérennisant pour des décennies, la collectivité a compris notre besoin d’ancrage. C’est très fort. Cela ouvre des perspectives positives ».
Son caractère précaire n’avait cependant pas empêché le 6B de creuser son trou depuis un quart de siècle. « Le 6B est un organisme vivant parce qu’il entretient des attaches avec le territoire. Jamais je n’aurais conçu le 6B sans inclure les habitants », commente Julien Beller, le fondateur de ce qui est un des plus anciens collectifs d’artistes temporaires de la Seine-Saint-Denis.
« C’est un très bon signal cette acquisition du 6B par Plaine Commune », reconnait avec enthousiasme Laure Colliex, co-présidente du collectif d’artistes Poush à Aubervilliers.