Editorial – Changement de paradigme et exemplarité

On va entendre les maires dans quelques jours, avant même leur traditionnel congrès de novembre, mobilisés pour demander grâce à l’Etat.

Cette fois, la marche est trop haute. Les 3,7 milliards d’euros par an sur trois ans, demandés aux collectivités territoriales de France, au titre de leur contribution à la réduction du déficit public, se traduisent en millions d’euros de trou dans les communes, voire en dizaines et centaines dans les départements.

Avec, en filigrane, la stigmatisation d’élus supposés irresponsables et dépensiers. Ce que tout dément. Il faut écouter la maire de Valenton décrire son combat contre son rattachement à un territoire métropolitain qui ne lui plait pas. Quelles raisons fait-elle valoir ? Le développement économique du territoire qu’elle convoite, les perspectives d’emploi pour ses habitants, l’amélioration du taux d’emploi de sa commune.

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©cyberien 94

Les élus qui vont manifester le 19 septembre prochain ont déjà changé de paradigme. Ils ont compris que des réformes plus profondes, plus rapides, s’imposaient. Mais à quelques mois de la naissance de la métropole, une autre crainte les mobilise. Celle de se voir déposséder de leurs prérogatives. En ce sens, la province est en avance sur Paris. Les élus, en région, ont fini par comprendre qu’ils sont plus utiles lorsqu’ils siègent dans un exécutif intercommunal puissant qu’à la tête de leurs mairies souvent exsangues.

La mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris a mis en place les outils adaptés pour accompagner les équipes territoriales dans la mutation inédite qui va démarrer au 1er janvier prochain. Le gouvernement devra aussi les y aider, en donnant l’exemple. L’intérêt général doit prévaloir sur les intérêts particuliers, celui des habitants sur celui des partis, ce qui n’a pas toujours été le cas, visiblement, dans la « tambouille » politicienne qui aurait présidé parfois au découpage de la métropole en territoires, comme le dénonce également la maire de Valenton. La pédagogie commence par l’exemplarité.

Enfin, il semblerait que grâce à une photographie plus insupportable que toutes les autres, chacun commence à comprendre qu’il n’est plus possible de fermer les yeux face au drame des migrants. Tant mieux. Là encore, il est grand temps d’agir.

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