Echappées vertes à vélo dans le Grand Paris (3/4) : La Scandibérique de Claye-Souilly à Moret-sur-Loing

Parce que même en région parisienne, l’évasion n’est qu’à quelques coups de pédalier, Le journal du Grand Paris vous propose quelques échappées belles, à vélo, dans la région. La partie francilienne de la Scandibérique qui, venant de Norvège, file vers Saint-Jacques de Compostelle en Espagne, constitue le troisième de nos périples.

L’eurovéloroute 3 relie Trondheim, en Norvège, à Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne, et ne fait donc que traverser Paris. Pour la parcourir, il peut donc être plus pratique d’emprunter, dans un premier temps, le tronçon nord, puis, dans une seconde étape, d’expérimenter la partie sud.

Au nord-est, le long du canal de l’Ourcq

Même si, officiellement, la Scandibérique passe par Notre Dame, l’on peut préférer la rejoindre directement sur le Canal Saint-Martin, au début du quai de Valmy. L’on pédale ensuite le long du toujours très fréquenté bassin de la Villette, avant de traverser, toujours avec prudence, vu l’affluence constante, le parc de la Villette. La piste suit ensuite le canal de l’Ourq, passant sous le périphérique. Les abords sont, pendant les premiers kilomètres, très urbains et marqués par l’histoire industrielle des lieux : l’on traverse ainsi Pantin, avec ses grands moulins et ses Magasins généraux ; puis, après avoir changé de rive, Bobigny, où l’on longe le parc de la bergère. Viennent ensuite Bondy, Les Pavillons-sous-Bois puis Sevran. La piste traverse le parc de la Poudrerie, dans lequel il fait bon se promener. Dans ses quelque 130 ha se trouvent encore des vestiges – et notamment des rails – de l’ex-poudrerie nationale créée par Napoléon III.

A la sortie du parc, les abords du canal restent verdoyants, et l’on pourra pédaler en ouvrant grands les poumons jusqu’à la Claye-Souilly pour rejoindre les transports en commun. La ville est agréable, avec son petit port et son atmosphère provinciale. La Scandibérique, cependant, quitte la canal quelques kilomètres avant pour prendre un cap plein nord.

Les abords du canal de l’Ourcq sont, près de Paris, très minéraux. © Jgp

Au sud-est, une Seine largement méconnue

Pour qui souhaite expérimenter le tronçon sud-est de la Scandibérique, rendez-vous rive droite de la Seine pour sortir de Paris par les quais de Bercy et Charenton-le-Pont. Toutefois, les habitants de la rive gauche pourront tout à fait rester de leur côté du fleuve en rejoignant Ivry-sur-Seine par le pont de Tolbiac. Même si les abords sont très industriels, la piste cyclable est à peu près sécure. La Scandibérique, de toutes façons, rejoint la rive gauche du fleuve juste avant la confluence de la Seine et de la Marne et traverse Vitry-sur-Seine. Ici, l’on ne peut encore que rêver des immenses travaux qui, d’ici une décennie, transformeront ces rives industrielles en future centralité, verdoyante, du Grand Paris. L’étonnant pont du port à l’Anglais offre cependant quelques aménagements bienvenus.

L’environnement devient bien plus bucolique en arrivant sur le port de Choisy-le-Roi. Ici, un passeur propose, les mercredis et dimanches du printemps et de l’été, de traverser la Seine. La piste cyclable quant à elle longe les deux usines d’eau du Sedif et d’Eau de Paris. Et si, bientôt, l’on aperçoit, sur l’autre rive, l’immense fracture urbaine que constitue la gare de Villeneuve-triage, de ce côté-ci du fleuve, le petit espace naturel de la Pierre-Fitte propose au contraire un labyrinthe d’espaces verts agrémentés de hamacs financés par le budget citoyen du Val-de-Marne.

La Seine au sud de Paris. ©Jgp

A Ablon-sur-Seine (Val-de-Marne), une passerelle permet de traverser la Seine. ©Jgp

Le port aux cerises. © Jgp

Un peu plus loin, la piste débouche sur les quais d’Ablon-sur-Seine, qui ont un vrai petit air de promenade portuaire. Ne manquent que les terrasses de café qui, malheureusement, font défaut. Il faut bientôt, cependant, franchir – vélo à la main – l’impressionnante passerelle qui surplombe la Seine et un petit barrage. A sa sortie, la vigilance s’impose car la véloroute est mal balisée et quitte les rives du fleuve. Elle traverse l’île de loisirs du Port-aux-cerises, un grand espace de nature très varié. Un vrai petit port de plaisance s’y trouve niché.

Cette bouffée d’air vert ne fait pas de mal : lorsque la Scandibérique retraverse la Seine pour rejoindre Juvisy-sur-Orge, il faut, cette fois, longer la très passante et très désagréable RD7. Cependant, elle longe les étangs de Viry-Chatillon et un petit détour pour faire le tour de ces impressionnantes pièces d’eau s’impose. De retour le long de la RD7, il faut, à nouveau, redoubler d’attention pour s’engager dans les petites rues de Ris-Orangis qui permettent, enfin, de rejoindre la Seine.

Le reste du trajet vers Corbeil-Essonnes se partage entre la rive gauche et la rive droite du fleuve, entre espaces verts et urbains, entre voies protégées et routes parfois peu agréables. La vue sur les Moulins Soufflet récompense cependant les cyclotouristes. De Corbeil-Essonnes, le RER D permet de relier facilement la gare de Lyon.

Les minoteries de Corbeil-Essonnes. © Jgp

Le tranquille canal du Loing

Si la Scandibérique poursuit sa route vers Melun, sur la rive gauche du fleuve, Le journal du Grand Paris a sauté cette étape et poursuivi la balade entre la préfecture de Seine-et-Marne et la petite ville de Moret-sur-Loing. De la gare de Melun, l’on rejoint le chemin de halage et les Affolantes : ce sont des villégiatures à l’architecture originale construites dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le canal du Loing constitue le dernier tronçon de notre périple sur la Scandibérique. © Jgp

Toujours en rive gauche, la piste traverse ensuite l’île de loisirs de Bois-le-Roi puis le joli village de Samois-sur-Seine, où se tient chaque année un festival dédié à Django Reinhardt. Peu avant d’arriver à Avon et Fontainebleau – que l’on peut facilement rejoindre -, la piste passe rive droite. Elle retraverse la Seine entre Champagne-sur-Seine et Saint-Mammès pour rejoindre le tranquille canal du Loing. Elle atteint alors la petite et adorable cité médiévale de Moret-sur-Loing, point final de notre balade. Rien n’empêche cependant les randonneurs de poursuivre leur périple vers Nemours.

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