E. Grégoire : « La Métropole doit se saisir de façon volontariste de la pollution fluviale »

Le premier adjoint de la maire de Paris, président du groupe des élus socialistes et divers gauche de la Métropole, détaille le sens du vœu adopté mardi 1er décembre 2020 par la MGP pour renforcer les compétences de celle-ci en matière de lutte contre la pollution fluviale.

Quel est l’objectif du vœu que vous venez de présenter à la Métropole à propos des pollutions fluviales ?

Emmanuel Grégoire. © Jgp

Ce vœu, présenté lors du dernier conseil de la métropole du Grand Paris et adopté à l’unanimité, est la conséquence directe de l’affaire Lafarge et du scandale de la pollution de la Seine. II nous a été remonté, par des lanceurs d’alerte, qu’en réalité, le problème est nettement plus vaste qu’on ne le croit. Il s’agit de pratiques régulières, qui ne concernent pas seulement les implantations parisiennes. Certaines alertes récentes ont signalé des pollutions situées en amont immédiat de Paris, qui ont donc des conséquences plus graves pour la Capitale que celle de Javel, celles-ci concernant au premier chef les villes situées en aval. Le vœu que nous avons présenté demande à la Métropole de se saisir de ce sujet de façon très volontariste.

En quoi cela doit consister concrètement ?

Il s’agit en premier lieu de constater qu’il existe aujourd’hui un défaut de surveillance majeur des installations industrielles et logistiques sur la Seine. Alors même qu’il existe une réglementation qui, si elle était appliquée, permettrait une cohabitation intelligente avec les implantations industrielles. C’est à la fois un défaut de contrôle de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) et d’Haropa, qui est le concédant de ces espaces des rives de Seine.

Que demandez-vous ?

Nous souhaitons que l’on réunisse l’ensemble des acteurs qui œuvrent en faveur de la protection de la Seine pour mettre en place une stratégie cohérente, à la fois pour les bords de Seine mais aussi de la Marne ainsi que des canaux. Nous demandons également la mise en place d’un schéma très lisible, afin que les alertes citoyennes puissent nous être remontées. Ces sujets n’ont été portés à notre connaissance que grâce aux signalements effectués par des citoyens et des associations environnementales. Nous souhaitons également qu’une expérimentation soit réalisée afin que le président de la Métropole exerce, par délégation des maires, les pouvoirs de police environnementale sur la Seine et, par transfert de l’Etat, les prérogatives de la police de l’eau, avec l’objectif de travailler à la création d’une brigade métropolitaine fluviale.

Dans quel but appelez-vous aussi de vos vœux une instance de concertation sur la Seine ?

Nous avons en l’occurrence accepté un amendement du groupe LR, visant à créer non pas un parlement de la Seine, s’inspirant du parlement de la Loire, car le président Ollier a rappelé qu’il existait déjà un Parlement, constitué par l’Assemblée nationale et le Sénat, mais une instance de concertation et de gouvernance de la Seine, qui rassemble l’ensemble des parties prenantes, les collectivités territoriales, mais aussi l’Etat, Haropa, et les acteurs industriels. Nous ne demandons pas le départ de ces installations industrielles, pour lesquelles le fret fluvial qui limite le recours à la route, représente une solution d’avenir. Notre objectif n’est en aucun cas de faire la chasse aux industriels mais simplement de veiller à ce qu’ils appliquent correctement les réglementations environnementales en vigueur.

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