La chambre de métiers et de l’artisanat d’Ile-de-France (CMA IDF) organise le 16 mai les 1res assises de l’apprentissage afin d’alerter les pouvoirs publics sur le risque que fait peser la réduction de la prise en charge des coûts par l’Etat sur la pérennité de ce modèle de formation. D’autant plus en Seine-Saint-Denis et alors que la Région semble se désengager du secteur.
Francis Dubrac rage. Le président de la CMA IDF de Seine-Saint-Denis ne comprend pas les raisons qui ont poussé l’Etat à réduire de 10 % les niveaux de prise en charge des coûts de formation assurée par les centres de formation des apprentis (CFA). Cette coupe sombre correspond à un manque à gagner de six millions d’euros par an pour la chambre de métiers et de l’artisanat francilienne. « Un comble alors que nous préparons des jeunes à des métiers en tension avec l’assurance qu’ils trouveront un emploi à l’issue de leur formation », déplore Francis Dubrac à l’initiative des premières assises de l’apprentissage organisées par la CMA IDF le jeudi 16 mai au Campus des métiers et de l’entreprise à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Il compte sur la participation de la ministre déléguée chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation, Olivia Grégoire, du député de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel et de l’ancien ministre du travail Muriel Pénicaud, pour obtenir des réponses à ses nombreuses interrogations. Il insistera notamment sur l’importance et les vertus de l’apprentissage, « voie souveraine pour la réussite », fort utile également aux entreprises pour « former des jeunes aux besoins de leur filière ».
Imaginer les ouvertures ou non de nouvelles filières
De manière plus large, Francis Dubrac pointe « une mauvaise gestion globale de l’apprentissage en Ile-de-France » à cause d’un manque de dialogue des acteurs. Il déplore que le centre de formation des apprentis qu’il gère, le Campus des métiers et de l’entreprise à Bobigny (Seine-Saint-Denis), un des plus grand CFA de la région en superficie, peine à faire le plein d’élèves (1 850 sur 2 500 places disponibles). « Pourquoi est-ce si compliqué d’ouvrir des formations sur les travaux publics ou encore la rénovation énergétique alors que les besoins sont colossaux ? », interroge-t-il, soulignant qu’aucune formation dans le BTP n’a été créée en Seine-Saint-Denis à l’occasion des JOP 2024, tirant la sonnette d’alarme sur un risque de fermeture du centre ou une baisse du nombre de places en apprentissage « dans un département en demande permanente ».
Le président de la CMA IDF de Seine-Saint-Denis espère également obtenir des idées et des projets le 16 mai pour imaginer les ouvertures ou non de nouvelles filières de formation par alternance.