Valérie Pécresse (LR) à Issy-les-Moulineaux, en compagnie notamment de Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Marielle de Sarnez (Modem), Claude Bartolone (PS) à Créteil, entouré d’Emmanuelle Cosse (EELV) et Pierre Laurent (PCF), tenaient meeting mercredi 9 décembre. Verdict dimanche soir.
Devant un parterre de ténors républicains, entourée du président du Sénat Gérard Larcher, du président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, du président du conseil départemental des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, ou encore de Christine Boutin et d’Edouard Balladur, Valérie Pécresse a fustigé, au Palais des Sports d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), « le sectarisme de Claude Bartolone ».
« Je ne serai la femme d’aucun lobby, d’aucun clan », « je serai la femme de tous les Franciliens », a martelé la candidate, devant une foule de militants. Passant en revue le bilan politique de Claude Bartolone, Valérie Pécresse a dénoncé les « semelles de plomb » que le candidat PS a attaché, selon elle, à la Seine-Saint-Denis alors qu’il était à sa présidence. « Monsieur Bartolone, a-t-elle asséné, vous avez abîmé la Seine-Saint-Denis, nous ne vous laisserons pas abîmé l’Ile-de-France. »
« Casser les ghettos »
La candidate LR est ensuite longuement revenue sur son programme, qui met notamment l’accent sur la sécurité : il prévoit l’interdiction de l’accès aux transports pour les fraudeurs et les délinquants multirécidivistes, la mise en place de vidéoprotection active, l’armement des policiers municipaux, ou encore le financement de la rénovation des casernes de gendarmerie.
Valérie Pécresse a également déclaré vouloir mettre fin « aux logements sociaux financés par la région pour tous les locataires condamnés par la Justice pour motifs graves ». Elle entend « casser les ghettos, en arrêtant de financer des logements très sociaux là où il y en a déjà plus de 30 %, les remplaçant par le relance des programmes de logements intermédiaires pour les Franciliens de classe moyenne ». La candidate LR a enfin réitéré son souhait de création d’une flotte de 1 000 bus supplémentaires pour la grande couronne. Elle a réitéré également son engagement d’être une présidente entrepreneure, se présentant comme seule à même de dynamiser une région qu’elle estime assoupie par un socialisme jugé sans vision ni énergie.
Taubira première à l’applaudimètre
A Créteil (Val-de-Marne), où la liste de la gauche et des écologistes rassemblés avait donné rendez-vous à ses soutiens, dans un Palais des sport bondé, c’est Christiane Taubira, garde des Sceaux, qui l’a emporté à l’applaudimètre, mercredi 9 décembre 2015. « La victoire de l’extrême droite constituerait une régression pour nos libertés individuelles et collectives », a déclaré Laurent Cathala. Selon le maire de Créteil, « une victoire de la droite provoquerait une régression sociale en Ile-de-France ». Anne Hidalgo, Jean-Christophe Cambadélis, Christian Favier étaient notamment présents pour apporter leur soutien à Emmanuelle Cosse, Pierre Laurent et Claude Bartolone, « co-tête de liste » pour le second tour des élections régionales.
Après l’Hymne à l’amour chanté par la cantarice Caroline Casadesus, puis un quart d’heure humoristique avec le show inattendu de Gérald Dahan, après Rost, rappeur francilien, Patrice Pelloux a rendu un vibrant hommage aux agents de service public, hospitalier notamment. « Les drames qui nous touchent ne doivent pas nous faire dévier un seul instant des principes de notre république laïque. Il faut aller voter pour que la haine ne s’installe pas », a déclaré l’urgentiste.
« La meilleure réponse aux événements du 13 novembre, c’est la solidarité », a déclaré Pierre Laurent, tête de liste PCF au 1er tour, qui a rejoint Claude Bartolone et la liste de la gauche et des écologistes rassemblés. « La victoire de Valérie Pécresse serait une catastrophe pour la Région. Elle n’a eu de cesse de combattre toutes les mesures de progrès que nous avons soutenues », a poursuivi le sénateur de Paris.
« La Région produit plus de 600 milliards d’euros de richesse par an. Le budget de la région s’élève à 1% de cette somme. En prélevant 1% de la richesse produite en Ile-de-France, on doublerait le budget de la région », a martelé Pierre Laurent. « Oui nous voulons supprimer les subventions aux maires qui ne respectent pas la loi SRU, oui nous voulons encadrer les loyers dans toute l’Ile-de-France », a également déclaré Pierre Laurent.
« L’ombre brune menace »
« Dans quatre jours, le peuple francilien, unique juge de paix, rendra son verdict, le seul qui vaille, a déclaré notamment Claude Bartolone. Ce soir, les uns et les autres, nous sommes traversés par des sentiments contradictoires. La joie d’en être là, disais-je, mais le choc, la sidération devant l’empreinte de la morsure du Front national sur notre pays… », a poursuivi l’ancien président du CD93.
L’ancien ministre de la Ville s’est ensuite attaché à justifier l’union réalisée en vue du second tour des élections régionales : « Ce qui nous soude, c’est cet attachement indéfectible, éternel, inconditionnel à quelques valeurs, au premier rang desquels la tolérance, la solidarité, le goût de l’autre. » Verdict dimanche soir.