La Cité Medicis, définie, jeudi 15 octobre au comité interministériel Grand Paris (CIM), comme étant le « nouvel espace emblématique » du Grand Paris sur le plan culturel, est « en chantier ». Ce sont les mots d’Olivier Meneux, directeur du projet de résidence artistique à Clichy-Montfermeil, qui annonce dans la foulée que le futur bâtiment devrait voir le jour, au plus tard, en 2023.
Ce projet de résidence artistique qui se situera à quelques dizaines de mètres de la future gare du Grand Paris express de Clichy-Montfermeil, est destiné à accueillir à terme une trentaine d’artistes français et internationaux.
Pour un budget global de « 20 à 25 millions d’euros », selon le directeur du projet auprès de la ministre de la Culture Fleur Pellerin Olivier Meneux, la future résidence d’artistes sera construite à la place de l’actuelle tour Utrillo, un immeuble de bureaux vides situé dans le quartier des Bosquets à Montfermeil, à la frontière avec Clichy. Le bâtiment, propriété du ministère de la Culture depuis 2011 et promis à la démolition depuis une dizaine d’années, doit être effectivement détruit au début de l’année 2016.
Olivier Meneux détaille le calendrier :
En janvier, on détruit la tour Utrillo, en lien avec la Société du Grand Paris. Ensuite, on construit un lieu intermédiaire d’ici la fin de l’année 2016, au sein duquel on crée les premières aventures culturelles, avec l’accueil des premiers artistes dès l’année prochaine. La programmation n’est pas tout à fait définie, car on attend pour le moment la mise en place de la structure de préfiguration, un outil d’articulation indispensable.
« Le fonctionnement du lieu intermédiaire, indique Olivier Meneux, le projet Médicis « avant les murs », devrait disposer d’un budget de fonctionnement d’1,5 million d’euros. Ce sont des fonds en grande majorité publics, même si des partenaires privés vont s’y engager assez fortement. »
Mise en service soit en 2023, soit en 2018-2020
La structure de préfiguration, l’organe planificateur du projet, sera créée d’ici à la fin de l’année. Elle rassemblera « une équipe de dix personnes », incluant « les communes de Clichy et Montfermeil, l’agglomération Clichy-Montfermeil et l’Etat ». Olivier Meneux précise souhaiter y associer également le conseil départemental de Seine-saint-Denis et la ville de Paris, deux entités déjà approchées et avec qui le dialogue « doit s’intensifier ». « À partir de cette structure de préfiguration, l’objectif sera de fonder, dans les quatre à cinq années qui viennent, un véritable laboratoire de ce projet de Cité Médicis. »
Le directeur général du projet indique qu’à l’heure actuelle, deux dates hypothétiques de mise en service sont envisagées : « En 2023 avec l’arrivée de la gare, ou une mise en service plus tôt, à l’horizon 2018-2020, en fonction de l’attente et de la nécessité d’intervenir vite sur le territoire avec les populations. » Selon lui, les dates des premiers appels d’offre devraient être connues à la mi-novembre.
D’ici là, avant la fin de l’année, outre la création de la structure de préfiguration, Olivier Meneux prévoit de dialoguer avec les partenaires privés et de « réaliser les premiers accords avec les grands groupes, les grands bâtisseurs qui pourraient nous rejoindre dans ce projet ».
La « Cité Médicis » de Clichy-Montfermeil, qui se situera à quelques dizaines de mètres de la future gare de la ligne 16 du Grand Paris express, a été définie, jeudi 15 octobre en Conseil interministériel (CIM), comme étant le « nouvel espace emblématique » du Grand Paris sur le plan culturel.
Les autres projets du CIM
Lors de ce CIM, outre la valorisation de ce projet, a été acté la création d’un service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAP) à l’échelle métropolitaine, avec pour objectif d’avoir un « interlocuteur unique pour la métropole ». Un « Pass culture Grand Paris » est également dans les cartons ; il s’adressera « en premier lieu aux Franciliens, qui bénéficieraient d’une offre élargie accessible tout au long de l’année pour mieux découvrir les 130 musées nationaux et locaux du Grand Paris ». Un rapport de propositions sera remis au Premier ministre au printemps 2016.
Les ministres associés au CIM se donnent, en outre, la tâche de « mettre en réseau les lieux de patrimoine, les bibliothèques, les médiathèques et les 32 « maisons des illustres » d’Ile-de-France », avec pour objectif de « mieux gérer les capacités d’accueil, de coordonner les périodes d’ouverture, et de mettre en place des services communs comme, par exemple, une carte unique d’accès aux bibliothèques franciliennes. »
« Diffuser l’art dans la ville »
Un « jumelage systématique entre chaque zone de sécurité prioritaire (ZSP) et une institution culturelle d’excellence » est également à l’étude. Le but ? « Permettre un sentiment d’appartenance, de familiarité et de partage de l’exigence culturelle par le mariage de chaque ZSP avec une institution culturelle majeure. »
Enfin, la création des gares du GPE sera l’occasion pour le ministère de la Culture de « diffuser l’art dans la ville » : « Cette boucle de métro reliant de nombreuses communes du Grand Paris a vocation à devenir un support de la culture en Ile-de-France. Le comité d’experts chargé de la mise en œuvre de ce projet a annoncé la candidature retenue pour l’équipe artistique et sa programmation : la direction artistique des travaux des gares de la SGP a ainsi été confiée à José Manuel Goncalves et Jérôme Sans. Cette équipe de programmation de renommée internationale offrira des palettes de programmes artistiques étendues, à l’image de celles qui ont pu être déployées dans le cadre du Cent-Quatre à Paris ou de la Philharmonie. »