Architecture : double fête pour Snøhetta

Lauréate de la réhabilitation du théâtre de Nanterre le 16 octobre 2018, l’agence d’architecture norvégienne a inauguré son agence parisienne deux jours plus tard. Une double façon de marquer l’emprise croissante de Snøhetta sur la scène architecturale francilienne et française.

Vêtus à l’américaine de simples tee-shirt, Kjetil Thorsen Trædal et Craig Dykers, les fondateurs de Snøhetta (nom du point culminant de Norvège), sont manifestement heureux de recevoir, dans l’agence parisienne dont ils viennent de se doter dans le 3e arrondissement de Paris.

De gauche à droite : Kjetil Thorsen Trædal, l’un des deux fondateurs de Snøhetta, Christophe Dalstein, directeur général du studio de Paris, et Craig Dykers, second fondateur. ©JGP

Une implantation en France manquait à la longue liste de leurs délégations réparties d’Oslo (Norvège) – le siège – à New York et Hong Kong en passant par l’Autriche et l’Australie. Séduits par la culture et le niveau élevé de l’architecture françaises, Kjetil Thorsen Trædal et Craig Dykers ont clairement fait part de leurs ambitions de développement sur le Grand Paris (« unique au monde ») et en France. « Nous nous installons pour longtemps en France », ont-ils fait valoir en marge de l’inauguration de leurs locaux le jeudi 18 octobre.

Après d’emblématiques projets à l’international dont la bibliothèque d’Alexandrie en Égypte, Snøhetta impose progressivement sa marque dans l’Hexagone. On lui doit par exemple l’exceptionnelle reproduction de la grotte de Lascaux, « plus belle que nature », selon des connaisseurs.

« Conceptuel et contextuel »

Actuellement, Snøhetta travaille à la réhabilitation du musée Carnavalet à Paris pour lui « apporter une touche contemporaine », et à celle du musée de la Marine. « Nous entrons par l’histoire sur le marché parisien », souligne Kjetil Thorsen Trædal tout en rappelant que son agence réalise le nouveau siège du groupe Le Monde, sur la ZAC Paris rive gauche (13e arr.). Ce chantier débuté en janvier 2017 est rendu complexe par sa situation au-dessus des quais de la gare d’Austerlitz, ce qui a nécessité des fondations spécifiques.

La construction du bâtiment de 22 500 m2 sur sept niveaux est quasiment achevée, il manque le dernier étage. La façade recouverte d’une double peau commence à dévoiler ses « nuances de transparence ». « Nous utilisons ce concept pour la première fois et nous ne l’utiliserons qu’une fois, révèle Kjetil Thorsen Trædal, chaque endroit étant différent d’un autre, il est essentiel d’imaginer une solution pour chaque lieu. Il faut être à la fois conceptuel et contextuel. »

Large palette de savoir-faire

Snøhetta s’est également fait remarquer à Paris en remportant l’un des projets phares de la 1re édition du concours urbain « Inventons la métropole du Grand Paris », à savoir celui de Saint-Denis Pleyel qu’il réalise pour Sogelym Dixence. Un programme d’envergure (176 000 m2) atypique par sa diversité fonctionnelle qui concentre la large palette de savoir-faire de Snøhetta : urbanisme, aménagement urbain, architecture, design, retail, solutions environnementales…. « Saint-Denis Pleyel présente un haut niveau de complexité, mais nous adorons les challenges très difficiles », admet Kjetil Thorsen Trædal qui recherche avant tout à faire des bâtiments dont les usagers quotidiens pourront facilement s’approprier.

Alors qu’il vient de remporter la réhabilitation du théâtre de Nanterre, Snøhetta concourt pour Altarea Cogedim à la réalisation du palais du commerce à Rennes. « Nous sommes également engagés sur d’autres compétitions », préviennent Kjetil Thorsen Trædal et Craig Dykers.

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