Une transhumance urbaine de 12 jours pour conclure les Rencontres agricoles du Grand Paris

Après une année de conférences, d’ateliers et d’événements festifs, les Rencontres agricoles du Grand Paris, organisées par la métropole du Grand Paris et Enlarge Your Paris en association avec les Bergers urbains, vont s’achever par une transhumance estivale de 12 jours à travers la métropole.

C’est une « opération qui peut paraître bizarre à des Parisiens et à des habitants de la métropole qui n’ont certainement pas l’habitude de voir se promener des moutons dans nos rues et sur nos boulevards », a commenté Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, lors de la présentation de la Transhumance du Grand Paris, mardi 11 juin, au siège de la collectivité.

Les moutons des Bergers urbains, lors d’une première transhumance urbaine, organisée l’été dernier. © Jgp

Vianney Delourme, Patrick Ollier et Daniel Breuiller, mardi 11 juin 2019, lors de la présentation de la transhumance urbaine. © Jgp

Du 6 au 17 juillet, durant 12 jours et 11 nuits, 25 moutons du troupeau des Bergers urbains, basé à La Courneuve, accompagnés d’une quarantaine de marcheurs, vont en effet déambuler sur le territoire francilien, formant une boucle à travers les départements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, des Hauts-de-Seine et des Yvelines, jusqu’à Paris.

34 villes traversées

Cet événement de pastoralisme urbain, inédit par son ampleur, vient conclure les Rencontres agricoles du Grand Paris, organisées par la métropole du Grand Paris et Enlarge Your Paris en association avec les Bergers urbains, cycle de conférences mensuelles visant à faire découvrir les dimensions écologiques, alimentaires, économiques et sociales de l’agriculture urbaine à l’échelle de la métropole, et qui avait été inauguré – déjà – par une transhumance, d’une journée celle-là, entre Paris et Saint-Denis le 16 septembre 2018.

Le tracé du parcours, qui partira de Saint-Denis pour s’achever dans Paris intra-muros sur les berges de Seine, à deux pas des Invalides, passera par plusieurs sites emblématiques de la métropole (la Villette, coulée verte, Bois de Vincennes, parc de Sceaux, Potager du Roi, etc.) et par 34 villes qui sont autant de partenaires qui ont permis la concrétisation d’un « rêve né il y a près de trois ans avec les Bergers urbains », a témoigné Vianney Delourme, cofondateur d’Enlarge Your Paris.

L’itinéraire a été pensé avec plusieurs objectifs, a-t-il expliqué : faire le tour de la métropole, emmener les moutons dans un environnement qui leur est favorable, voire naturel, et pouvoir rencontrer des acteurs de l’agriculture urbaine. « L’idée est aussi de mettre en valeur ce qu’on appelle les “trames vertes”, car il est très important que nous ayons dans notre métropole des continuités arborées. Les moutons nous permettent de faire un diagnostic : ils passent là où il y a du vert… »

Les moutons, vecteur d’échanges

Ouverte au public, cette transhumance, qui représente un investissement de 45 000 euros, sera ponctuée d’événements culturels et pédagogiques, de concerts, d’interventions d’artistes, etc. « Ce sera à la fois une fête et une présentation des idées de pastoralisme urbain itinérant, porté par les Bergers urbains », a expliqué Vianney Delourme. L’objectif est également de poursuivre la réflexion engagée dans le cadre des Rencontres agricoles, notamment sur les différentes formes d’agriculture urbaine et la place de la nature en ville qui est « la condition de sa résilience et donc de sa durabilité future, a insisté Daniel Breuiller, vice-président de la métropole du Grand Paris en charge de la nature en ville. Les moutons seront un magnifique vecteur de communication et de discussion. »

Vianney Delourme, cofondateur d’Enlarge your Paris. © Jgp

Julie Lou Dubreuilh, des Bergers urbains. © Jgp

Avant d’ajouter : « l’idée est que, demain, on ne soit plus surpris de voir une transhumance urbaine, tout comme il faudra s’habituer à ce que l’agriculture soit en ville : c’est une trajectoire de fond, une nouvelle intimité entre la nature et l’urbanité que nous en sommes en train de construire ». Et si cet événement va sans nul doute constituer une expérience « plaisante », il « ne sera certainement pas anecdotique », a conclu l’élu.

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