Travaux publics : Jean-Baptiste Djebbari à la rencontre d’une filière en mutation

Le ministre des Transports a rencontré des jeunes de la filière des travaux publics sur le principal site de l’ESTP, à Cachan (Val-de-Marne), dans le cadre des premières « Journées d’accélération et de modernisation des infrastructures » (Jami).

Le monde des infrastructures change et la visite de Jean-Baptiste Djebbari, le 7 mai 2021, à l’Ecole spéciale des travaux publics (ESTP) sur leur site principal de Cachan (Val-de Marne), l’a montré. Le ministre chargé des Transports était venu rencontrer des étudiants, apprentis et jeunes salariés du secteur qui présentaient leur parcours dans le cadre des premières « Journées d’accélération et de modernisation des infrastructures » (Jami).

Jean-Baptiste Djebbari. © Jgp

Après la présentation de la salle BIM, où le ministre a pu voir des étudiants s’exercer à la maquette numérique, Jean-Baptiste Djebbari a vu défiler devant lui une quinzaine de jeunes. © Jgp

Cet évènement, lancé à l’occasion de la signature du pacte d’engagement réunissant les membres de l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim), a pour objectif « d’échanger sur les raisons de travailler à la modernisation des infrastructures de mobilité et à leur adaptation aux nouveaux usages dans une filière d’avenir, portée par l’innovation, qui s’engage résolument dans les transitions écologiques, énergétiques et numériques. »

L’échec d’Europacity

Après la présentation de la salle BIM, où le ministre a pu voir des étudiants s’exercer à la maquette numérique, Jean-Baptiste Djebbari a vu défiler devant lui une quinzaine de jeunes. Leur parcours et leurs questions au ministre ont montré que le secteur des travaux publics, plutôt vu comme traditionnel, était en pleine ébullition et plus que jamais traversé par la question environnementale. Le ministre en a d’ailleurs lui-même fait la remarque. A Pierre, un jeune polytechnicien qui doit lui remettre d’ici à juillet un document sur la faisabilité des autoroutes électriques dans le cadre d’un stage de fin d’études au Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), le ministre a explicité ces nouveaux enjeux : « Récemment, beaucoup de grands projets ont été abandonnés car ils ne faisaient plus sens sur le plan socio-économique local. C’est par exemple le cas d’Europacity, dans le Val-d’Oise. A la racine de l’échec, il y avait des gens qui se disaient : cela n’a pas d’intérêt pour mon territoire, pour mes enfants, pour leur emploi. Il faut désormais toujours avoir en tête cette dimension. »

A un jeune diplômé de l’ESITC (Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction), qui appelle de ses vœux une construction beaucoup plus durable, le ministre a rebondi sur la nécessaire décarbonation du secteur : « Il faut tirer parti de l’innovation technologique et scientifique et mettre en place la sobriété des ressources, question trop peu abordée dans la sphère publique. Quand on parle de routes, de bâtiments, de construction, on a tendance de prime abord à y voir un secteur anti-écolo. Ces activités ont besoin de se faire mieux connaitre dans l’opinion publique pour susciter l’adhésion et se faire aimer. Ce que vous faites ici y participe beaucoup. »

Filière en manque de jeunes

Montrer qu’une filière comme celle des travaux publics, qui a du mal à recruter, peut également avoir une dimension « écolo » afin d’y faire venir les jeunes était l’un des enjeux de ces JAMI. Ces journées s’inscrivent en accompagnement du plan France relance, dont plus de 6 milliards d’euros sont dédiés aux infrastructures ferroviaires, routières, fluviales, portuaires et de transports collectifs. Le gouvernement prédit que les besoins en personnels dans les infrastructures de transport devraient être importants avec « une augmentation significative de l’activité en 2021 et 2022. »

Interrogé sur un carnet de commande des travaux publics en baisse sur le mois de mars (- 2,8 % par rapport à février) en raison d’un plan de relance qui a du mal à se mettre en place, Jean-Baptiste Djebbari s’est voulu rassurant : « Il y a un gros soutien du public, mais les choses sont compliquées avec la perturbation des cycles électoraux et la Covid qui a créé beaucoup d’incertitudes. Il y a peut-être des compléments à apporter sur le plan de relance avec des secteurs à davantage soutenir. Nous ferons le point dans quelques semaines. »

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