R. Douglas : « Il est crucial de faire se rencontrer les innovateurs et les décideurs politiques »

La seconde édition du salon Autonomy se tiendra entre le 19 et le 21 octobre 2017 à la Grande halle de la Villette (Paris, 19e arr.). Ross Douglas, son initiateur, décrit ses ambitions. 

Autonomy se présente comme le salon de la mobilité urbaine disruptive. Mais qu’est-ce que la mobilité disruptive ?

Ross Douglas

Ross Douglas. © JGP

Ce concept recouvre tous les systèmes de mobilité excluant l’autosolisme – autrement dit, le fait de circuler seul à bord d’une voiture – et, tout particulièrement, dans des véhicules fonctionnant avec un moteur à combustion. Nous utilisons l’acronyme ADEPA : c’est une mobilité reposant sur l’analyse des données (AD), l’électricité (E), le partage (P) et des véhicules de plus en plus autonomes (A).

Quelle est pour vous la solution la plus prometteuse actuellement ?

Aucun système ne va remplacer à lui seul la voiture essence ou diesel, pas même sans doute la voiture électrique. C’est la combinaison des différentes solutions – par exemple des véhicules électriques performants couplés à des systèmes d’autopartage, ou encore des véhicules autonomes utilisant l’analyse prédictive des déplacements – qui peut faire naître des solutions compétitives. Mais n’oublions pas non plus les solutions de micro-mobilité, comme le Segway ou la trottinette électrique, qui peuvent jouer un grand rôle dans le dernier kilomètre. L’un de mes employés a fait en un an 5 000 km en trottinette électrique !

Autonomy a reçu l’an dernier 13 000 visiteurs. Cette année, vous l’avez plutôt orienté BtoB. Pourquoi ?

L’idée est de faire se rencontrer les innovateurs d’un côté, et les décideurs politiques de l’autre. Car l’innovation disruptive implique souvent de changer les lois ou les réglementations, et de repenser les infrastructures. Et pour l’instant, les entreprises qui proposent des solutions innovantes ne sont pas encore organisées pour faire valoir leurs intérêts. C’est pourquoi il est important que les décideurs puissent essayer les nouveaux véhicules, comprendre leur utilité, leur logique : on ne conduit pas un vélo électrique comme un vélo mécanique, on ne conçoit pas des files de circulation dédiées aux deux roues qu’aux quatre roues . Pour ce faire, le salon proposera de nombreux essais. Mais aussi de nombreuses conférences qui permettront la réflexion et la confrontation des points de vue.

Vous êtes d’origine sud-africaine. Pourquoi organiser ce salon à Paris ?

Aux Etats Unis, en Afrique, en Inde, les villes sont souvent centrées sur l’automobile. Les métropoles européennes ont plus l’habitude de gérer la multi-mobilité et ces stratégies ont permis l’émergence de grands opérateurs, comme la SNCF ou la RATP. Ceux-ci comprennent plus facilement le besoin d’intégrer la problématique du dernier kilomètre dans leur stratégie. Et peuvent tout à fait se poser comme intégrateurs de solutions variées – comme l’autopartage – afin de proposer un voyage porte à porte à leurs clients.

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