Rénovation thermique : le « Prep » vise les maisons individuelles

Oubliés des campagnes de sensibilisation aux vertus de la rénovation thermique, les maisons individuelles et leurs propriétaires sont les bénéficiaires du Parcours de rénovation énergétique performante (Prep). Les villes de Sceaux et de Montfermeil jouent en la matière les préfigurateurs.

Un budget énergétique qui passe de 3 000 à moins de 1 000 euros par an. C’est ce que peuvent escompter les propriétaires d’une maison d’une centaine de mètres carrés. A condition qu’ils procèdent à une rénovation thermique qui ne soit pas parcellaire et progressive mais globale et pensée comme telle dès l’origine. Avec, à la clé, une réduction de l’empreinte carbone qui est l’objectif ultime visé. Tel est l’intérêt du Parcours de rénovation énergétique performante, prononcez « Prep », à l’instar de la prophylaxie pré-exposition, dans un tout autre domaine.

Florence Presson, maire adjointe de Sceaux. © Jgp

Les communes de Sceaux (Hauts-de-Seine) et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) vont jouer en l’occurrence les préfigurateurs. Dès l’an prochain, c’est une dizaine de communes de la métropole qui pourraient être concernées. « Pour massifier les rénovations thermiques, alors que les propriétaires sont assaillis d’appels téléphoniques leur promettant des travaux pour un euro, il convient de commencer par rétablir la confiance », indique Florence Presson, adjointe au maire de Sceaux, qui figure, avec Eric Mestrallet (pilote stratégique du Prep Montfermeil), parmi les chevilles ouvrières du dispositif. Le Prep consiste donc tout d’abord à mettre en place deux « tiers de confiance » : l’un de proximité, l’autre technique.

Un prêt jusqu’à 76 000 euros sur 18 ans

Ainsi, la MGP et l’Etat cofinanceront, avec les communes concernées, des référents locaux, en lien avec les Agences locales de l’énergie du climat (Alec) ou la Soliha (Fédération solidaires pour l’habitat). Une convention avec Dorémi, structure issue de l’association Négawatt, a été signée lundi 20 juillet 2020 par la métropole du Grand Paris, prévoyant un financement de 120 000 euros à ce sujet. La métropole du Grand Paris et l’Etat avaient déjà signé, le 19 décembre dernier, une convention Service accompagnement à la rénovation énergétique (Sare). L’Etat annonçait alors souhaiter investir 26 millions d’euros à l’échelle de la métropole dans ce cadre.

Pavillon, à Vitry-sur-Seine. ©Jgp

Ces tiers de confiance de proximité seront en capacité de conseiller les propriétaires sur l’intérêt et les modalités d’une démarche de rénovation globale. Et ils pourront orienter les propriétaires désireux de rénover leur maison vers des tiers de confiance techniques, des artisans formés et labellisés sur ces questions. Un partenariat avec la banque coopérative La Nef permettra en outre aux maîtres d’ouvrage de bénéficier de prêts d’un montant allant de 12 000 à 76 000 euros, sur 18 ans.

Florence Presson insiste, chiffres à l’appui, sur l’intérêt d’une rénovation globale, citant les résultats de l’étude sur les travaux de rénovation énergétique dans les maisons individuelles (Tremi), commanditée par l’Ademe et le ministère de la Transition écologique : « 75 % des personnes qui ont réalisé des travaux de rénovation thermique y ont consacré quelque 10 000 euros, sans obtenir de changement d’étiquette, 20 % y ont consacré 15 000 euros et obtenu une lettre de plus, 5 % ayant dépensé plus de 25 000 euros, avec un gain d’au moins deux lettres », résume l’élue.

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