Espaces ferroviaires s’expose au Pavillon de l’Arsenal

Dans une exposition au Pavillon de l’Arsenal inaugurée le 18 avril 2023, Espaces ferroviaires présente les opérations le Jardin des mécanos et Hébert, dans le 18e arrondissement, et Les Messageries, dans le 12e arrondissement. Trois opérations d’aménagement « post-carbone » qui proposent une nouvelle façon d’habiter la ville.

Trois anciens sites ferroviaires majeurs de Paris sont transformés et aménagés actuellement par Espaces ferroviaires : le Jardin des mécanos et Hébert, dans le 18e arrondissement, et Les Messageries, dans le 12e arrondissement. Tous trois sont exposés avec force maquettes et croquis, au dernier étage du Pavillon de l’Arsenal désormais dirigé par Marion Waller.

Ces projets s’appuyent sur un processus de dialogue continu avec les riverains. Pour la directrice générale du Pavillon de l’Arsenal, il faut « exposer ces démarches pionnières » qui montrent que l’on peut bâtir une ville soutenable et végétalisée. Sur ces sites, l’ambition est de « mixer habitat et espaces de travail » en prenant en compte les enjeux environnementaux, avec une promesse de « quartiers bas carbone », a-t-elle rappelé.

Fadia Karam, directrice générale d’Espaces Ferroviaires, entourée de la maire du 12e Emmanuelle Pierre-Marie et du président du Pavillon de l’Arsenal Patrick Bloche. © Jgp

Katayoune Panahi, directrice générale de SNCF Immo, mardi 18 avril, lors du vernissage de l’exposition. © Jgp

Marion Waller, directrice générale du Pavillon de l’Arsenal. © Jgp

C’est un « jeu collectif » auquel ont également participé les habitants, rappelle Fadia Karam, directrice générale d’Espaces ferroviaires. A propos du Jardin des mécanos, (Ordener-Poissonniers), Philippe Larocque, paysagiste chez SLA, parle de « projet mosaïque », tandis que l’architecte Christian Biecher se félicite d’un programme défini par les parties prenantes qui souhaitaient « 50 % de logements et 50 % d’activités autres (culturelles, éducatives, commerciales) qu’il fallait imaginer ».

« La co-construction du projet s’est faite à la fois avec les habitants, mais aussi avec les élus de la mairie du 18e », explique Claire Schorter, architecte-urbaniste chez Laq et qui intervient sur le projet Hébert. Ce qui a conduit à mener un travail de « positivation des contraintes », notamment en termes acoustique et d’organisation de la densité. Tous les logements bénéficieront ainsi d’une « cour au calme ».

« Inverser le regard sur ces lieux rares »

Si réinvestir des friches et les fonciers ferroviaires reste l’objectif premier, les acteurs du projet s’attachent à conserver l’essence des lieux. Le but est d’arriver à « inverser le regard sur ces lieux rares dans les villes », selon Fadia Karam. Les paysagistes et urbanistes sont ainsi souvent invités à faire du « place-making, pour créer un espace », explique Philippe Larocque. Mais pour le Jardin des mécanos par exemple, « toute la qualité de ce site était déjà présente », l’ambition a donc davantage été de « conserver l’identité » du lieu.

Même son de cloche s’agissant des Messageries. Dans ce projet, « l’espace public représente 50 % de la surface du site », rappelle Nicolas Carnevali, architecte chez RSHP. Aujourd’hui, on y observe deux mondes, celui de la ville et celui du ferroviaire, avec un « dénivelé de sept mètres qui divise les deux », observe-t-il. La finalité est donc de mener un travail sur les « continuités piétonnes », dont les voitures seront totalement absentes.

Fadia Karam. © Jgp

Nicolas Carnevali, architecte chez RSHP. © Jgp

« La force de ce projet, c’est la conception de logements, de mode d’habiter qui sont nouveaux et à l’image de ce que recherche la nouvelle génération : travailler chez soi, vivre une forme de liberté d’organisation de l’espace de son logement », souligne Fadia Karam. Elle signale également qu’aux Messageries un ensemble de bureaux de 10.000 m2 verra le jour, totalement réversibles en logements. Des logements sociaux sont également prévus en partenariat avec ICF habitat.

Composer avec le déjà là

Sur l’aspect environnemental, Christian Biecher confirme cette volonté de « s’inscrire dans les continuités écologiques », surtout en visant la « neutralité carbone ». Un objectif qui passe par une évolution des méthodes de construction. « 80 % des matériaux de démolition sont réutilisés dans le chantier lui-même », assure Fadia Karam.

L’architecte-paysagiste Michel Desvigne insiste sur la composition de ce « projet exceptionnel ». Sur le site des Messageries, un jardin de 700 m de long verra le jour, « c’est 100 m de plus que le Jardin des plantes à Paris, c’est considérable, cela a des vertus écologiques réelles », a-t-il expliqué à propos des continuités écologiques en relation avec des réseaux ferrés.

Maquette du projet Hébert. © Jgp

Perspective du Jardin des mécanos. © Jgp

Cette opération vise à « créer des liens solides entre un quartier et une vie urbaine de qualité liés au confort des usagers, tout en s’insérant dans la transition écologique actuelle », remarque pour sa part Sonia Bouafia, architecte urbaniste chez Franck Boutté consultants qui contribue au projet. Pour ce faire, il fallait composer avec « le déjà-là de la friche ferroviaire », c’est-à-dire opérer une « transformation positive tout en respectant l’identité du lieu et son patrimoine culturel ainsi que la tradition haussmannienne. » L’agence souhaite aussi apporter un meilleur confort à tous les niveaux, en orientant mieux « la conception bioclimatique des logements ».

Au total, ces « trois quartiers post-carbone » représenteront 15 ha : six d’espaces verts et neuf d’espaces publics. Une partie de cette surface sera consacrée à des activités économiques. 1 800 logements (dont 50 % dédiés à l’habitat social) sont programmés qui pourront accueillir 4 000 habitants. De plus, 500 arbres seront plantés.

3 quartiers post-carbone – 18 avril-29 août 2023 – Pavillon de l’Arsenal à Paris

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