Paris-Ile de France Capitale économique (PCE) était à Kiev du mercredi 16 au vendredi 18 février 2022 pour une rencontre avec les dirigeants d’Ukrain Invest, l’agence de développement économique ukrainienne. Les deux structures s’apprêtent à signer un Memorandum of understanding (MOU) et PCE souhaite organiser un forum en ligne, fin mars, pour développer les échanges entre collectivités ukrainiennes et entreprises françaises des services urbains.
A l’heure où la plupart des représentations des pays alliés fuyaient Kiev, Alexandre Missoffe a fait le chemin inverse et s’est rendu dans la capitale ukrainienne du mercredi 16 au vendredi 18 février, pour une rencontre avec divers responsables économiques du pays. Le directeur général de Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE) a notamment échangé avec Seriy Tsivkach, CEO d’Ukrain invest, l’agence de développement économique ukrainienne, avec lequel il entretenait déjà des relations. Un déplacement symbolique, mais pas seulement.
« Lorsque cette crise sera passée, et souhaitons que ce soit le plus tôt et le moins dramatiquement possible, l’urgence sera d’investir massivement pour soutenir le développement économique de l’Ukraine. Or de nombreux secteurs ont grand besoin des savoir-faire des entreprises françaises, notamment celles qui construisent le Grand Paris et toutes celles engagées dans la ville durable », souligne Alexandre Missoffe. Ce dernier va signer, dans les jours qui viennent, un Memorandum of undestanding (MOU) fixant le cadre d’un renforcement des échanges économiques entre l’Ile-de-France et l’Ukraine.
A la suite d’un premier forum en ligne dès le mois prochain, PCE et Ukrain invest comptent organiser, avant l’été, une rencontre entre les maires des grandes villes ukrainiennes et les industriels français des secteurs des services urbains (énergie, transports, assainissement, déchets, rénovation énergétique). « Les enjeux d’indépendance énergétique, et donc de rénovation thermique et de transports collectifs, seront dans les prochaines années déterminants pour l’Ukraine. Nos entreprises du Grand Paris ont des réponses très performantes à apporter dans ces domaines », souligne Alexandre Missoffe.
PCE réfléchit par ailleurs à l’organisation d’un grand événement culturel, organisé à Kiev cet été, rassemblant des artistes français et ukrainiens, « parce qu’il ne faut jamais laisser la menace de la guerre obstruer tout l’horizon : faire des projets, c’est refuser la fatalité ! »
« La première victime des guerres, celle qui tombe sans même que le moindre coup de feu ne soit tiré, c’est la confiance en l’avenir. Elle tombe en premier, car elle ne meurt pas à la guerre. Elle meurt de la rumeur même qui annonce les guerres. Dans un contexte de menace omniprésente comment faire des projets pour soi, pour sa famille, a fortiori pour son entreprise ? Quand on vous annonce en permanence l’invasion pour dans quelques jours ou dans quelques heures, comment construire quelque chose, que cette chose soit un foyer ou un projet ? Voilà des mois et des mois que nos amis ukrainiens vivent dans le perspective d’une guerre qu’on leur annonce chaque matin imminente. Si elle n’éclate finalement jamais – ce qu’il faut évidemment souhaiter – sa menace a déjà provoqué de sérieux dégâts économiques et sociaux, un peu comme le désert des Tartares ronge le capitaine Drogo et finit par le vaincre sans bataille. Cela ne tient pas tant à l’esprit des Ukrainiens eux-mêmes, qui ont appris à forcer leur chance et à poursuivre leur destin par-delà les orages, mais la seule perspective d’un conflit décourage évidemment les investissements et le commerce international. C’est pourtant bien de cela dont l’Ukraine, mais aussi toute l’Europe, a le plus besoin. Pour assurer la paix, la mobilisation des acteurs politiques est importante, la constance des acteurs économiques est essentielle. L’avenir des liens entre l’Ukraine avec l’Union européenne se construira d’abord et solidement par un développement économique et des échanges commerciaux créant la « solidarité de fait » chère à Robert Schuman, comme un écho à la prophétie de Jaurès : « C’est par la liberté et par l’ampleur croissante des échanges que se réalise peu à peu l’unité humaine ».
Acteur économique de l’attractivité, Paris-Ile de France Capitale Economique a noué depuis de nombreuses années des relations avec nos partenaires de Ukrain invest. Du 16 au 18 février nous sommes venus à Kiev pour échanger sur nos coopérations et les bonnes pratiques sur l’attractivité et le développement durable des territoires. En venant à Kiev, précisément le jour exact que certains communiqués américains annonçaient comme « le début de l’invasion », Paris-Ile de France Capitale économique a voulu témoigner à ses amis ukrainiens que nous étions là dans les mauvais jours comme dans les bons, que leurs partenaires économiques du Grand Paris ne tourneraient pas les talons à la première tension. Ce que d’autres, en d’autres temps, auraient résumé ainsi : « keep calm and carry on ».
En venant à Kiev aujourd’hui, Paris-Ile de France Capitale Economique ne s’adresse pas uniquement à ses partenaires ukrainiens. Nous voulons aussi témoigner auprès des entreprises membres de Paris-Ile de France Capitale Economique, que l’Ukraine est un pays riche de promesse ; que sa capitale et de nombreuses villes ont besoin d’expertises et d’investissements dans les domaines en particulier de la ville durable, l’efficacité énergétique, de la logistique, du tourisme, de la distribution spécialisée, des services… En venant à Kiev aujourd’hui, Paris-Ile de France Capitale Economique veut exprimer que les échanges commerciaux peuvent prévaloir sur les peurs dont jouent les matamores et que, lorsque les crises passent, reste le souvenir de ceux qui ont été là quand il le fallait ».
Kiev, le 18 février 2022