Monuments historiques : un ciment social et un facteur d’attractivité

Non, les monuments historiques se sont pas un concept poussiéreux. Jean-François Carenco, préfet de la région Ile-de-France, s’est livré à une profession de foi enflammée en présentant, le 3 mai 2016, le bilan 2015 de l’activité de protection du patrimoine historique de la région.

« Dans la lutte entre l’obscurité et la lumière, la culture est une lumière qu’il convient plus que jamais de protéger. Car l’émotion culturelle rassemble », a déclaré Jean-François Carenco. Protéger des monuments historiques constitue donc une façon de transmettre le beau, tout comme soigner l’architecture et l’animation culturelle des futures gares du Grand Paris express contribuera à cimenter le tissu social. Des gares qui, peut-être, seront un jour elles-mêmes des monuments historiques, poursuit le préfet.

« Prendre soin de ses monuments historiques constitue aussi un facteur d’attractivité pour la métropole qui se veut rayonnante, estime-t-il. Les monuments historiques contribuent à attirer les start-up, la finance, les investissements ! » De quoi justifier les efforts financiers de l’Etat pour les monuments historiques de la région : un peu plus de 18 millions en 2015, 19,2 millions prévus pour 2016.

Des monuments historiques variés

« Il est temps de balayer l’image de monuments historiques synonymes de demeures de riches décadents », a poursuivi Jean François Carenco. Car si l’architecture domestique (manoirs, domaines, etc.) représente la moitié des quelque 4 000 monuments protégés en Ile-de-France, (et 22 % pour l’architecture religieuse), les monuments historiques témoignent d’abord du regard – changeant constamment – que porte la région sur son patrimoine », précise Véronique Chatenay-Dolto, directrice régionale des affaires culturelles.

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La serre du domaine Albert Kahn, à Boulogne. ©Jgp

Parmi les 16 monuments protégés en 2015, entre le domaine Albert Kahn à Boulogne et l’ancienne maison de plaisance du baron Antoine-Jean-François Ménager à Germigny l’Evêque, on note ainsi la Chapelle Notre Dame des Sans Logis, à Noisy-le-Grand : établie à l’initiative d’ATD Quart-Monde, en 1957, au coeur d’un camp d’accueil de familles sans logement, la petite chapelle fut élevée avec des matériaux de récupération. Un bâtiment de l’urgence, qui résonne étrangement avec les questions actuelles de mal-logement et de camps de réfugiés, un peu partout en Europe.

Autre inscription emblématique intervenue en avril dernier : l’ancienne chaufferie du quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonne, construite en 1970. Une réalisation technique en béton précontraint, exemplaire avec ses formes souples, comme des fleurs, et un volume intérieur sans point porteur. Preuve que la richesse architecturale nait aussi des activités industrielles.

Un service du patrimoine métropolitain

Pour que le patrimoine constitue l’un des ciments de la construction du Grand Paris, un service métropolitain de la culture et du patrimoine est en train d’être constitué, à l’intérieur de la Drac. Parallèlement, une campagne d’identification des patrimoines structurants de la métropole est lancée. Pour que la métropole ait ses propres identifiants.

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